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jeudi 25 février 2010

DEXTER? MORTEL!


A force de voir sur les murs de Paris le sourire franc et la chemise blanche tachée de sang de Dexter, LA nouvelle série américaine autour d'un serial killer, mon sang n'a fait qu'un tour. J'ai eu envie de me pencher sur cette question des serial killers dans les fictions américaines. Depuis "Le silence des agneaux" ça me pose un problème. Que ce genre de pathologie extrême soit à ce point "glamourisée", et devienne un sujet de fiction aussi récurrent, ça me chiffonne. Que le voyeurisme complaisant, voire jouissif des crimes les plus atroces soit normalisé, ça me crispe.


Je vais donc à mon Vidéo Futur local, me loue le "Dexter" saison 1, et roulez jeunesse! Je m'apprête à trouver ça pénible et racoleur. Je taille mes crayons, affute mes arguments, prête à étriper le serial killer et ses scénaristes. Choc. Coup de foudre. C'est tout le contraire.

D'abord, c'est, comme souvent avec les séries américaines, incroyablement bien écrit, joué, filmé, pensé. Un petit bijou.

Mais surtout, si effectivement ça tourne autour d'un personnage qui en est un, de serial killer, ça parle carrément d'autre chose.


Dexter, ça parle de faux semblants, de codes sociaux, des démons intérieurs qui sont en chacun de nous. A travers ce personnage extrême et totalement givré, la série nous tend un miroir sur la "normalité". Et ce qu'elle cache.

A quoi servent les codes sociaux, si ce n'est à masquer des pulsions? Des pulsions sexuelles, évidemment. Mais aussi des pulsions de mort. Le personnage principal passe à l'acte quand il est confronté à des gens "méchants". Ses meurtres sont donc cautionnés par une idée de bien et de mal et il fait la justice que la société ne fait pas. OK. Mais surtout, ce monologue intérieur (écrit au scalpel) nous parle de la difficulté de se fondre dans les conventions. De l'angoisse de se sentir vide, désaffecté par les émotions.

Paradoxe passionnant, c'est ceux qui ont le plus conscience de leurs failles, de leurs manques qui au bout du compte sont le plus proches de véritables émotions. Se poser la question, en avoir conscience, n'est ce pas un pas vers la conscience, donc la sincérité?


Si Dexter découpe effectivement les gens en petit morceaux, c'est surtout les codes bien pensants et le mortel politicaly correct qui sont attaqués au hachoir et à la scie électrique par ses brillants scénaristes .

Joué avec beaucoup de subtilité par Michael C Hall et Jennifer Carpenter, Dexter nous fait ressentir de l'intérieur à quel point les notions de bien et de mal cohabitent. Et comment chez ce charmant Dexter, amant idéal, collègue délicieux, frère plein d'humour, beau père généreux et attentif, cohabite un justicier froid, calculateur et sanguinaire. On vit de l'intérieur ce duel, ce bras de fer existentiel entre la vie et la mort.


Dexter, c'est mortel!

Voilà pourquoi chers amis, je ne pouvais plus donner de nouvelles! Happée par la série killeuse, accrochée que j'étais à ce nouvel ami fascinant.

En attendant les DVDs des saisons 3 et 4, je revis donc, le temps de vous écrire..

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