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vendredi 12 octobre 2012

J'AI HONTE!!!



Aujourd'hui, vendredi 12 octobre, j'ai honte. Honte de la justice. Honte de la justice de mon pays. Nina et Aurélie, les deux jeunes femmes qui ont porté plainte dans le procès des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois subissent un deuxième viol. Leurs bourreaux ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. Autant dire acquittés, quasi  innocentés. Les victimes, elles, ont pris perpète. On ne se remet jamais d'un viol. Quel scandale! Au prétexte que les faits avaient eu lieu il y a longtemps, au prétexte que l'une des deux victimes aurait commis une tentative de suicide quelques jours après l'ouverture du procès, au motif que le frère de l'autre aurait traité sa soeur de menteuse. Et évidemment, parce qu'au cours du procès les deux jeunes femmes sont passées subrepticement du banc des victimes au banc des accusées. Car en plus, elles se sont fait insulter. Elles se sont fait traiter de nymphomanes et de menteuses, parfois même par un membre de leur propre famille. Et ce sont ces paroles-là, infâmes, ignobles, plutôt que la leur qui était fragile, qui ont gagné. Quelle honte!

Elles ont mis longtemps à porter plainte? L'affaire est entendue: il y a un pourcentage dérisoire de femmes ou de jeunes filles qui osent porter plainte contre les violences sexuelles. Et ce verdict scandaleux ne va pas arranger les choses. Quand il y a viol, c'est toujours la victime qui a honte, pas le violeur. Comme pendant la deuxième guerre mondiale les rescapés des camps se sentaient coupables d'avoir survécu à la Shoah, alors que des gens comme Flicks ou Ribbentrop n'ont jamais exprimé la moindre once de culpabilité, les violeurs, dans la droite ligne de leurs actes barbares, continuent à ne pas voir où est le problème. On apprend que les victimes avaient peur des représailles. A juste titre puisqu'elles et leurs familles ont été harcelées.

L'une d'elle a commis une tentative de suicide? Oui, se livrer en pâture au jugement de la cour et des médias, se soumettre à leur regard inquisiteur et dubitatif est une épreuve que l'on n'a pas forcément le courage d'affronter quand on a déjà subi une agression aussi ravageuse qu'un viol. Surtout quand on est déjà morte une fois sous les coups de reins de ses agresseurs. Oui, un viol, ça tue, ça détruit, ça met en pièces un individu. Il faut un courage hors norme pour affronter des agresseurs sûrs d'eux et un système judiciaire lâche.
Le frère de l'autre l'a traitée de menteuse? La belle affaire! Un frère, comme un père, n'est pas de facto protecteur ou juste. Combien de frères offrent eux-mêmes leur soeur en pâture à des violeurs? Combien de pères préfèrent croire que leur fille est une menteuse plutôt que de la défendre? Combien de membres de la famille d'une victime se défaussent derrière des "Elle n'avait qu'à pas y aller"?. Violée, puis insultée. Violée, puis traitée de menteuse. Violée, puis traitée de pute. Et il faudrait qu'en plus elle ait le courage de se faire laminer par la justice de son pays? On comprend qu'il y en ait qui hésitent!
On a dit que les victimes étaient fragiles? On le serait à moins. Leur parole systématiquement mise en doute, alors que déjà leur corps n'a pas été respecté, pire que ça abusé, maltraité, nié, alors qu'elles ont vécu un véritable calvaire, comment peut-on imaginer qu'elles puissent être sûres d'elles, solides?  Il y en a même qui oseront leur dire que c'était un fantasme, leur fantasme toute cette histoire... Elles sont forcément détruites, ravagées.

Car ne l'oublions pas ces jeunes filles, alors âgées de 16 ans avaient été sodomisées de force, obligées à des fellations, brulées par des cigarettes, frappées!!! Que les garçons faisaient la queue pour les violer, les uns après les autres. Et que ça a duré des mois. Et leurs tortionnaires ont eu l'aplomb d'affirmer qu'elles étaient consentantes, qu'elles étaient des "grosses putes", qu'elles aimaient ça !!!!! Quelle honte!

J'espère évidemment qu'il y aura appel et que justice sera faite pour que toutes les autres victimes n'aient plus peur de se retourner contre leurs assassins. 

Et je souhaite aux avocats des violeurs ou aux jurés qu'un jour leur fille, leur soeur ou leur femme ne soient pas victime d'un viol. A moins que cette fois aussi, se drapant dans le déni, celui qui tue les victimes une deuxièmes fois, ils ne jugent que c'est leur fille, leur soeur ou leur femme la coupable, devenant définitivement complices des violeurs.
Les victimes ont honte?

Moi aussi, aujourd'hui, j'ai honte!