tag:blogger.com,1999:blog-28443447411146745832024-03-12T17:52:38.905-07:00La Loeb en mode blogphotos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.comBlogger59125tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-28537596481098488902014-02-27T06:04:00.002-08:002015-02-11T03:13:26.499-08:00George Sand, mauvais genre<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6RNYQ7rBQjOx3pUAXjTrHVnOO6C0_k2RYuM2EGF5I7t_0TSV2aN6w-wNDmrTG09su9CGfnd65Ylpw1jBMESwsPhdtj6VaGdk01zO5WXQPcLkDFOuAg38NeXKH8Kt378EGKUYOsCs03MtT/s1600/George+Sand,+mauvais+genre.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi6RNYQ7rBQjOx3pUAXjTrHVnOO6C0_k2RYuM2EGF5I7t_0TSV2aN6w-wNDmrTG09su9CGfnd65Ylpw1jBMESwsPhdtj6VaGdk01zO5WXQPcLkDFOuAg38NeXKH8Kt378EGKUYOsCs03MtT/s1600/George+Sand,+mauvais+genre.png" height="320" width="235" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; min-height: 17px; text-align: justify;">
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<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Longtemps, Marcel Proust s'est couché de bonne heure après que sa mère lui ait lu quelques pages de <i>La petite Fadette</i> ou de <i>François le Champi</i>. Quelques décennies plus tard il décrirait par le menu les affres de Swann, amoureux d'une femme qui n'était pas son genre. </div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>On y est! Le genre….</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>George Sand, qui passa une bonne partie de sa vie dans des vêtements d'homme, bien avant que Coco Chanel, puis Yves Saint Laurent ne libèrent les femmes, qui du corset, qui de la petite robe noire, n'était pas vraiment le genre de son époque. En ces temps-là, les femmes s'évanouissaient beaucoup; pas parce qu'elles étaient trop sensibles, mais bien parce qu'elles étouffaient littéralement dans ces corsets qui les emprisonnaient et les entravaient, véritables prisons de tissu qui ne manquent pas de nous en rappeler d'autres, les niqabs et autres burquas*.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Mis à part quelques spécialistes éclairés et/ou féministes curieuses, que sait-on de Sand? On sait qu'elle s'habillait en homme, qu'elle a écrit des livres et qu'elle a vécu des histoires d'amour célèbres avec de grands artistes qui ont défrayé la chronique. Que l'un s'appelait Musset, et l'autre Chopin. Une fois qu'on a dit ça qu'a t-on dit d'elle? Pas grand chose. Certainement pas l'essentiel.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>On oublie que s'habiller en pantalon pour une femme était absolument unique au XIXème siècle*. Il a fallu des circonstances très particulières pour qu'Aurore Amantine Dudevant, qui choisirait plus tard de s'appeler George afin de ne pas être considérée avec condescendance comme "une femme qui écrit", mais comme un écrivain à part entière, délaisse ses jupons, puis son mari pour se consacrer à l'écriture et à ses diverses passions. Comment en est-elle arrivée là? Elle a eu la chance que son père meure d'un accident de cheval quand elle avait quatre ans! Evidemment, perdre son papa a du être une bien grande douleur, mais elle en a gagné une place totalement à part dans notre histoire, et son rayonnement a été tel qu'elle a même influencé Dostoïevsky (les russes l'appelaient avec admiration "la prophétesse") et Walt Whitman, l'un des pères de la poésie américaine. Petite fille déjà, on l'a habillée en costume de hussard pour la présenter à Murat, puis c'est sa grand-mère paternelle qui l'a accueillie à Nohant et lui a donné comme précepteur celui qui avait élevé ce fils qu'elle venait de perdre. Que sa grand-mère, sans doute déchirée de chagrin, fasse régulièrement le lapsus de l'appeler Maurice, le prénom du papa/fils disparu, n'est sans doute pas non plus étranger à cette confusion précoce des genres… Puis s'ensuivit une éducation de garçon, avec moulte lectures, balades à cheval, promenades en forêt avec Dechartres, le fameux précepteur, qui lui enseignait les insectes, les étoiles, et lui offrit les plus beaux des cadeaux: une ouverture d'esprit et une curiosité insatiables. Jeune fille, elle s'inventa un Dieu mi homme, mi-femme, Corambé. Tant qu'à croire au divin, autant qu'il corresponde à sa vision du monde!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Certes, cette éducation ne fit pas d'elle une épouse modèle. Sa docilité se heurta vite à un mur terrifiant: celui de l'ennui. Enorme. C'est que Casimir, son mari, n'était pas mauvais bougre, le pauvre. Il aimait juste tirer le gibier, puis les soubrettes. Pas marrant pour notre futur George. C'est que contrairement à ses contemporaines, on ne lui avait pas inculqué le goût de la soumission maritale et des taches ménagères; ce qu'elle voulait, c'était parler philosophie, littérature… Elle réussit donc à divorcer sous l'infâme code Napoléon, et retrouva sa liberté!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Pourquoi parler de George Sand encore aujourd'hui, en ce début de XXIème siècle? Parce que nos contemporains s'agitent beaucoup autour de cette fameuse question du genre et que Sand a été il y a plus de 200 ans, la preuve vivante qu'une femme qui n'est pas formatée à un rôle subalterne, peut se découvrir un grand destin. Pour une Artemisia combien de femmes peintres, pour une George Elliot, combien de femmes écrivain, pour une Clara Schumann, combien de compositrices auraient vu le jour si elles n'avaient pas été élevées à être belles et à la boucler!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>C'était il y a longtemps? Les choses ont changé? Oui, elles ont changé, mais pas forcément en bien. Le terrorisme de la beauté est à son apogée, (les chirurgiens esthétiques et les marchands de crèmes vous le confirmeront), le sexisme se porte bien merci, et il y a encore des hommes courageux pour défendre le bien fondé de la prostitution alors que l'on est bien loin de la pute au grand coeur, fantasme typiquement masculin et désuet des années 50! Aujourd'hui, celles qui arpentent les trottoirs s'apparentent d'avantage à des esclaves qu'à des filles qui font un job (<i>blow job</i>? *) comme un autre.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Si Sand a défié avec courage les stéréotypes masculins, ça ne l'a pas empêchée d'être femme… et d'aimer à la folie des hommes!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Il n'y a pas UNE façon d'être une femme, comme il n'y a pas UNE façon d'être un homme. </div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Oui, George Sand incarne encore et toujours la femme libérée du poids du carcan social, qui s'invente une identité forte et unique, loin des sentiers battus. </div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Oui, Sand est vivante, je l'ai rencontrée*.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; min-height: 17px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;">
* cf Isabelle Alonso "Et encore, je m'retiens!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;">
* il faut lire le remarquable "Une histoire politique du pantalon" de Christine Bard</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;">
* <i>blow job</i>: pipe (en anglais)</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 12px; text-align: justify;">
* "<b>George Sand, ma vie, son oeuvre</b>" tous les mardis à 20h au théâtre du Gymnase à partir du 15 avril accompagnée par Gérald Elliott et Patrick Laviosa, dans une mise en scène d'Alex Lutz, (le génial Catherine de "La revue de presse de Catherine et Liliane" sur Canal +... entre autres) et des costumes de Jean Paul Gaultier, celui qui a le plus brouillé les signes du genre depuis les années 80, et avec quel talent! CQFD.</div>
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<br />photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-58869276717593863962012-10-12T00:46:00.000-07:002012-10-12T04:25:03.355-07:00J'AI HONTE!!!<br />
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiC9P-CvnCv3ek5cwr6ktCVlPI0cFe7Bu_PHI3g-Sseh4CE-zvXyjTRXtWHDnI3OaR8VBTdsl8GcBnu5jvMTh-fimgpf_6AEr0QR_0Vhr5B7i3TNforBFQp5NB4dp51uecp-q4FIyFVoK1o/s1600/viol+Caroline+Loeb.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiC9P-CvnCv3ek5cwr6ktCVlPI0cFe7Bu_PHI3g-Sseh4CE-zvXyjTRXtWHDnI3OaR8VBTdsl8GcBnu5jvMTh-fimgpf_6AEr0QR_0Vhr5B7i3TNforBFQp5NB4dp51uecp-q4FIyFVoK1o/s320/viol+Caroline+Loeb.png" width="215" /></a></div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
Aujourd'hui, vendredi 12 octobre, j'ai honte. Honte de la justice. Honte de la justice de mon pays. Nina et Aurélie, les deux jeunes femmes qui ont porté plainte dans le procès des "tournantes" de Fontenay-sous-Bois subissent un deuxième viol. Leurs bourreaux ont été condamnés à des peines de prison avec sursis. Autant dire acquittés, quasi innocentés. Les victimes, elles, ont pris perpète. On ne se remet jamais d'un viol. Quel scandale! Au prétexte que les faits avaient eu lieu il y a longtemps, au prétexte que l'une des deux victimes aurait commis une tentative de suicide quelques jours après l'ouverture du procès, au motif que le frère de l'autre aurait traité sa soeur de menteuse. Et évidemment, parce qu'au cours du procès les deux jeunes femmes sont passées subrepticement du banc des victimes au banc des accusées. Car en plus, elles se sont fait insulter. Elles se sont fait traiter de nymphomanes et de menteuses, parfois même par un membre de leur propre famille. Et ce sont ces paroles-là, infâmes, ignobles, plutôt que la leur qui était fragile, qui ont gagné. Quelle honte!<br />
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Elles ont mis longtemps à porter plainte? L'affaire est entendue: il y a un pourcentage dérisoire de femmes ou de jeunes filles qui osent porter plainte contre les violences sexuelles. Et ce verdict scandaleux ne va pas arranger les choses. Quand il y a viol, c'est toujours la victime qui a honte, pas le violeur. Comme pendant la deuxième guerre mondiale les rescapés des camps se sentaient coupables d'avoir survécu à la Shoah, alors que des gens comme Flicks ou Ribbentrop n'ont jamais exprimé la moindre once de culpabilité, les violeurs, dans la droite ligne de leurs actes barbares, continuent à ne pas voir où est le problème. On apprend que les victimes avaient peur des représailles. A juste titre puisqu'elles et leurs familles ont été harcelées.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; min-height: 17px; text-align: justify;">
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L'une d'elle a commis une tentative de suicide? Oui, se livrer en pâture au jugement de la cour et des médias, se soumettre à leur regard inquisiteur et dubitatif est une épreuve que l'on n'a pas forcément le courage d'affronter quand on a déjà subi une agression aussi ravageuse qu'un viol. Surtout quand on est déjà morte une fois sous les coups de reins de ses agresseurs. Oui, un viol, ça tue, ça détruit, ça met en pièces un individu. Il faut un courage hors norme pour affronter des agresseurs sûrs d'eux et un système judiciaire lâche.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
Le frère de l'autre l'a traitée de menteuse? La belle affaire! Un frère, comme un père, n'est pas <i>de facto</i> protecteur ou juste. Combien de frères offrent eux-mêmes leur soeur en pâture à des violeurs? Combien de pères préfèrent croire que leur fille est une menteuse plutôt que de la défendre? Combien de membres de la famille d'une victime se défaussent derrière des "Elle n'avait qu'à pas y aller"?. Violée, puis insultée. Violée, puis traitée de menteuse. Violée, puis traitée de pute. Et il faudrait qu'en plus elle ait le courage de se faire laminer par la justice de son pays? On comprend qu'il y en ait qui hésitent!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
On a dit que les victimes étaient fragiles? On le serait à moins. Leur parole systématiquement mise en doute, alors que déjà leur corps n'a pas été respecté, pire que ça abusé, maltraité, nié, alors qu'elles ont vécu un véritable calvaire, comment peut-on imaginer qu'elles puissent être sûres d'elles, solides? Il y en a même qui oseront leur dire que c'était un fantasme,<i> leur </i>fantasme toute cette histoire... Elles sont <i>forcément </i>détruites, ravagées.</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; min-height: 17px; text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
Car ne l'oublions pas ces jeunes filles, alors âgées de 16 ans avaient été sodomisées de force, obligées à des fellations, brulées par des cigarettes, frappées!!! Que les garçons faisaient la queue pour les violer, les uns après les autres. Et que ça a duré des mois. Et leurs tortionnaires ont eu l'aplomb d'affirmer qu'elles étaient consentantes, qu'elles étaient des "grosses putes", qu'elles aimaient ça !!!!! Quelle honte!</div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; min-height: 17px; text-align: justify;">
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J'espère évidemment qu'il y aura appel et que justice sera faite pour que toutes les autres victimes n'aient plus peur de se retourner contre leurs assassins. </div>
<div style="font-family: Helvetica; font-size: 14px; text-align: justify;">
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Et je souhaite aux avocats des violeurs ou aux jurés qu'un jour leur fille, leur soeur ou leur femme ne soient pas victime d'un viol. A moins que cette fois aussi, se drapant dans le déni, celui qui tue les victimes une deuxièmes fois, ils ne jugent que c'est leur fille, leur soeur ou leur femme la coupable, devenant définitivement complices des violeurs.<br />
Les victimes ont honte?<br />
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Moi aussi, aujourd'hui, j'ai honte!<br />
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photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-84475319148470286582012-08-19T03:59:00.001-07:002012-08-20T08:16:37.197-07:00Minous en fureur!<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpLBzLHI37mmGsnLH8o0J7L_LnBADlb2HavOlg6BmMYpL0vv5rMyskHvWrHiWrJEvcHlILMXs70GO0BM5YpVAB7KCq6QBvySh7-b1xCvN9K5ZcXkdpnx1tzgnY4rmRaQugqv4inihqNiHR/s1600/pussy-riots-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="237" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjpLBzLHI37mmGsnLH8o0J7L_LnBADlb2HavOlg6BmMYpL0vv5rMyskHvWrHiWrJEvcHlILMXs70GO0BM5YpVAB7KCq6QBvySh7-b1xCvN9K5ZcXkdpnx1tzgnY4rmRaQugqv4inihqNiHR/s320/pussy-riots-1.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
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<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>On ferait la gueule pour moins que ça. Pas elles. Les trois filles que la justice, ou plutôt l'injustice russe va envoyer en camp pour deux longues années, restent souriantes. Les Pussy Riots, traduction, les manifes de chattes ou les minous en fureur ont encaissé le verdict avec la grâce qui les caractérise. Déjà, avec elles, le vieux cliché qui continue à véhiculer l'idée rance que les féministes sont moches, vieilles et mal baisées en prend un sacré coup dans les gencives. Non seulement elles sont belles, mais en plus elles ont un courage qui ferait pâlir beaucoup d'hommes. Car si elles sont en fureur contre le dur régime de Vladimir Poutine, le plus en fürer des quatre n'est pas celui qu'on croit. Il ne lui manque que la mèche et la moustache au com'rade russkof. </div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Petite parenthèse: il fut un temps où la cagoule était le signe de l'extrême droite, comme à la belle époque des fameux cagoulards anti communistes, antisémites et antirépublicains des années 30 qui essayèrent de renverser Léon Blum, et aux USA, la-dite cagoule se portait pointue et blanche sur de longues robes de la même couleur par des hommes dont les visages pâles n'hésitaient pas à lyncher leurs brothers plus foncés qu'eux. Je ferme la parenthèse.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Je me suis laissée dire que les russes de sexe féminin sont folles de lui, qu'elles le trouvent méga cool, trop tendance avec sa dégaine à la James Bond, version Daniel Craig. Ça ne fait que corroborer l'idée que ce type est un facho, en plus d'être un macho. C'est fâcheux. Car comme j'ai lu récemment dans le formidable "Femmes de dictateur" de Diane Ducret et vu dans un aussi épatant documentaire sur Arte, les femmes ont raffolé des Mussolini, Hitler et autres Pétain, et les ont toujours submergés de lettres de fan à tel point que Johnny, Justin Bieber et autres George "what else"?" Clooney, à côté, c'est du jus de chaussette, question charisme.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Paradoxalement, si ce sont les femmes qui lui font de la pub, à l'homme aux pecs sévèrement burné, (vous l'avez vu torse nu en Sibérie tel le Lucky Luke de base chevauchant son fier destrier et plongeant dans la rivière, Rambo et con à la fois?), ce sont aussi des gonzesses qui s'opposent à lui de la manière la plus médiatique, et comme aujourd'hui ce qui n'est pas dans les médias n'existe tout simplement pas, force est de constater qu'à part des gars plus fachos que lui, comme Limonov, ce sont des nanas qui se mouillent pour dire qu'il y a vraiment quelque chose de ripou au royaume de Vladimir.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Deux ans de goulag pour une chanson dans une cathédrale? Pincez moi, c'est un cauchemar! Nous voilà revenus au pire de la période stalinienne, quand on n'hésitait pas à envoyer dans les camps ceux qui avaient botté une vanne de trop. Car s'il y a des gens qui n'ont pas, mais alors pas du tout le sens de l'humour, c'est pas les féministes, mais bien les dictateurs. </div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Certaines camarades russes ont poussé le sens de l'auto-dérision jusqu'à manifester à poil contre le régime. Eh oui! Après Vlad, le Big Tovaritch, les opposantes aussi enlèvent le haut! Car en Russie les féministes sont acculées à montrer leurs nibards pour se faire entendre. C'est qu'elles ont tout compris. Elles savent très bien que tout le monde s'en contrefout de leurs revendications, mais qu'en revanche des jolies blondes appétissantes à oilpé, ça, ça émoustille le chaland, ça fait bander le média, ça excite les rédacs chef. Les filles à poil, c'est toujours décoratif sur une couve de journal. Sauf qu'elles, on ne les envoie pas en camp pour autant.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Les Pussy Riots, si. On leur reproche quoi au juste? Quel attentat, quel complot, quel crime leur vaut donc ce procès et cette sentence digne des années 50? Avoir chanté un truc anti régime dans une cathédrale avec une cagoule sur la gueule. Elles n'étaient même pas nues, les Pussy, il n'y a eu ni blessés, ni morts, juste quelques croyants offusqués. Franchement pas de quoi fouetter un chat, encore moins de quoi en envoyer trois, de chattes, au goulag. </div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>D'autres chanteurs et non des moindres ont sans doute inspiré ces chattes mécontentes. Le grand Serge et son <i>"Le klan le klan la cagoule, relax baby be cool, Autour de nous le sang coule, relax baby be cool, A la morgue il y a foule, relax baby be cool…".</i> Sauf qu'elles, elles ne sont pas restées cool.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Mais l'artiste à laquelle elles doivent cette sentence lourde est sans conteste celle dont le nom évoque la virginité et dont les images ont appelé nombreux croyants à s'agenouiller et se recueillir, émus devant tant de pureté, la Madonne elle même. Evidemment, pas celle dont les icônes ornent les murs des cathédrales où nos trois grâces punks cagoulées pas bien orthodoxes ont poussé leur gueulante, l'autre, celle qui n'hésite pas à dévoiler chaque année un peu plus de son anatomie, qui lorsqu'elle qu'elle s'agenouille le fait rarement pour prier God, et dont les mélopées payennes ont chauffé bien des dance floors, Ze Madonna donc qui après la sortie de son livre au titre on ne peut plus explicite "SEX", en avait remis une couche pour les non comprenants: " '<i>Cause I'm not sorry</i>" traduction: <i>Non, rien de rien, non je ne regrette rien…</i>.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Car c'est surtout ça qu'on leur reproche aux ni putes ni soumises popov. Non seulement elles narguent le régime, mais en plus, elles persistent et signent, les pouffes! </div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
<span class="Apple-tab-span" style="white-space: pre;"> </span>Pour les soutenir, je propose un geste fort. Un boycott par exemple. Perso, j'arrête les molossols (les gros cornichons russes), les blinis et le caviar. Je suis comme, ça moi, faut pas me chercher. En revanche, je veux bien un petit shot de Stolichnaïa pour me donner du courage…. Et une cagoule, tiens! Allez Michaël, rechante la nous: <span style="font: 14.0px Arial;"><i>Fous ta cagoule, fous ta cagoule Du nord au sud de l'est à l'ouest même a Vesoul Fous ta cagoule ouai, fous ta cagoule sauf à Kaboul sauf à Kaboul....</i> Et à Moscou!</span></div>
</div>
photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-41293768437581017142012-06-23T15:57:00.001-07:002012-06-23T16:21:45.081-07:00Judith Magre, la dernière diva<br />
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhreo8RDF15cWYfNKmhPwqkAxZWlcxXrhxHIfewG_9o2AjrAT8lNgK18G2ztRlNuVqHpP-bCI0caYcMAdCjhAiOh78sr5xL9mxm3r9oXiyjKBbx2KmJS5zkvcwNbx3UmpH4e6RbG2nEhnZc/s1600/JudithMagre:+Loeb.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="314" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhreo8RDF15cWYfNKmhPwqkAxZWlcxXrhxHIfewG_9o2AjrAT8lNgK18G2ztRlNuVqHpP-bCI0caYcMAdCjhAiOh78sr5xL9mxm3r9oXiyjKBbx2KmJS5zkvcwNbx3UmpH4e6RbG2nEhnZc/s320/JudithMagre:+Loeb.png" width="320" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: Helvetica; font-size: 15pt;"> </span><span style="font-family: Helvetica;">Judith Magre, c'est d'abord une silhouette.
Légère, filiforme, drapée dans ses châles ou ses doudounes, elle a une façon
bien à elle d'occuper l'espace. Avec sa tête d'oiseau, ses immenses yeux noirs
toujours fardés comme une tragédienne qu'elle est, sa bouche rouge baiser
gourmande et rieuse, elle a beau avoir l'air presque frêle, sa présence irradie
instantanément. Celle qui aime dire que quand elle ne joue pas elle est un
ectoplasme, a une densité rare, et s'il lui arrive de se sentir vide, c'est sans
doute pour compenser la force qui l'habite. Sans doute aussi ce vide la rend-il
un peu poreuse, nous laissant la place, à nous spectateurs. <o:p></o:p></span><br />
<span style="font-family: Helvetica;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: Helvetica;"> Mais la Magre, c'est les yeux fermés qu'on la
reconnaît. A la voix. Sa voix est un paysage rocailleux, plein de cascades, de
clairières, de sous bois. Avec elle, la moindre phrase prend des couleurs, nous
embarque dans des émotions pleines de contrastes et de surprises.<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-family: Helvetica;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: Helvetica;"> Elle est ce qu'on appelle un monstre. Un
monstre sacré s'entend. De la fibre des plus grandes. Des Rachel, des Sarah
Bernhardt, des Marguerite Moreno. Pourtant celle qui se réjouit quand les
spectateurs lui avouent qu'elle les a fait pleurer, a commencé sa carrière
persuadée qu'elle était faite pour le comique. Pétrifiée de trac (une angoisse
qui ne l'a jamais quittée, une vie plus tard) c'est poussée sur scène par un
régisseur qu'elle a fait ses débuts, atterrissant à plat ventre, faisant rire
le public. Ce qui fascine chez elle, c'est cette facilité qu'elle a à nous
bouleverser et l'instant d'après nous faire éclater de rire, sans avoir l'air
d'y toucher. Profonde, subtile. Géniale.<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; mso-pagination: none; tab-stops: 28.3pt 56.65pt 85.0pt 113.35pt 141.7pt 170.05pt 198.4pt 226.75pt 255.1pt 283.45pt 311.8pt 340.15pt; text-align: justify; text-autospace: none;">
<span style="font-family: Helvetica;"> Si elle ne regarde jamais en arrière, poussée
par une curiosité et une jeunesse indéfectibles, choisissant toujours des
textes dont la modernité et l'audace en effrayerait plus d'un, elle garde
néanmoins une certaine nostalgie de cette rue de Tournon où elle vit depuis
quarante ans. Emue, elle se souvient de son petit épicier en bas de chez elle,
où elle pouvait se servir à n'importe quelle heure, passant le payer à la fin
du mois, comme du bistrot où elle s'approvisionnait en glaçons ou en whisky. A
l'entendre, la rue a basculé à l'arrivée de Saint Laurent, dont elle est
devenue une fidèle cliente, et elle a un peu la nostalgie de l'époque où la
boutique YSL était la seule de sa rue.<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-family: Helvetica;"><br /></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Helvetica;">La
dernière diva habite à quelques rues du théâtre de l'Odéon et du Flore, là où
Shirley Goldfarb aimait prendre son café et écrire le journal intime qui a
donné la matière poignante de "Shirley", que Judith a incarné avec
éclat et émotion, et pour lequel j'ai eu le bonheur de l'accompagner. Judith
Magre, vibrante et lumineuse: le diamant noir du 6ème.</span><o:p></o:p><br />
<span style="font-family: Helvetica;"><br /></span><br />
<span style="font-family: Helvetica;">texte publié dans "Le 6ème Continent", un livre écrit avec divers auteurs de Sylvie Bourgeois à Yves Simon en passant par Pierre Belfond....</span></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-71717466202048382652012-03-27T04:28:00.003-07:002012-03-27T04:32:03.626-07:00RIRE AVEC ELLES<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy_8mi5trzLUCRLlAUXCQSuXSloy7v8Q9n59uq5f9RcWdC9BC49fCBXHO1j5lW2pmngOY5u6-4rp0GsCDOdiRYAtlU5iM3mUEr-MBsF3HHFFL9RUBWJ6FMX21rXy1fvgDQLpHIRPZ16hW1/s1600/ZOUC.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 188px; height: 214px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjy_8mi5trzLUCRLlAUXCQSuXSloy7v8Q9n59uq5f9RcWdC9BC49fCBXHO1j5lW2pmngOY5u6-4rp0GsCDOdiRYAtlU5iM3mUEr-MBsF3HHFFL9RUBWJ6FMX21rXy1fvgDQLpHIRPZ16hW1/s320/ZOUC.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5724537827370102402" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Après une semaine passée à regarder des femmes humoristes sur la scène du merveilleux théâtre du Ranelagh dont la directrice Catherine Develay épaulée par Arts & Spectacles ne cesse de proposer une programmation éclectique et curieuse, je me pose la question du rire au féminin.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est quoi? Y a-t-il un humour spécifique aux femmes? La question se posait déjà sur les auteures, réalisatrices, peintres et autres musiciennes. Personnellement, le fait de sexuer une création pour la définir ou la cataloguer m'a toujours semblé curieux, et j'ai tendance à penser qu'il y a surtout des bons et des mauvais artistes. Quid de l'art pédé, lesbien, noir, arabe ou asiatique? Le genre d'un artiste, et à fortiori d'<i>une</i> artiste n'augure en rien de son talent. En matière artistique, il n'y a que des exceptions. C'est la règle.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Or, à voir défiler toutes ces humoristes femmes, quelques réflexions s'imposent à moi.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">D'abord, la violence de l'exercice. Pour quelques uns qui "cartonnent", combien qui rament devant des salles clairsemées, dans lesquelles les rires sont rares…. On ne dira jamais assez la solitude de celui ou celle qui se présente sur scène devant le public, avec uniquement sa gueule, son corps, et ses textes pour tout bagage. Ce qui m'a toujours fascinée dans les one wo(man) show, c'est que les artistes arrivent sur le plateau avec leur bite et leur couteau autant dire, pour nous autres femmes, pas grand chose (mieux vaut avoir des textes au rasoir, sous peine de raser le spectateur, un poil blasé de tous ces nouveaux comiques postulants), pour nous embarquer dans leur univers. Evidemment plus celui-ci est impitoyable, plus c'est fort, et je ne parle pas de la provoc', la nouvelle tarte à la crème, dont les limites toujours repoussées la rendent aujourd'hui assez vaine. C'est de la noirceur, du désespoir que surgissent les plus beaux textes, et les meilleurs artistes. Zouc, la plus grande, inégalée, nous faisait hurler de rire avec des textes au bord de la crise de nerfs.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Pendant ces six jours de shows, j'ai noté qu'il y avait de sacrés différences entre toutes ces femmes humoristes.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Il y a celles qui marchent dans les pas des mecs, et pas les plus glorieux, avec des blagues sexistes, se moquant des politiciennes (pfffff encore Roselyne Bachelot et son poids? Vous n'en avez pas marre d'enfoncer des portes ouvertes?), ou se décrivant comme des objets sexuels, forcément sexuels, alimentant les discours machistes, comme si les hommes ne s'en chargeaient pas déjà bien assez. (Heureusement, nous avons échappé à un genre très répandu, l'humoriste qui raconte à quel point elle n'arrive pas à "chopper", celle qui se pose en victime de la soi disant libération sexuelle, véhiculant l'idée bien répandue que la liberté se paye cash… en malheur.)</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Heureusement il y avait aussi et surtout la délicieuse et désopilante Nadia Roz, lauréate du prix Biba, partenaire de cette première édition, qui nous a fait marrer avec des sketchs bourrés d'énergie et de générosité doublés d'une vraie réflexion sur le rapport hommes-femmes. Ou Emilie Deletrez, barrée, excessive, à la fois physique et poétique. Juste énorme…</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Et puis Emilie Chertier, totalement unique avec sa tronche invraisemblable, espèce de Gaspard Proust avec des nichons, qui nous renvoie à la vraie question: c'est quoi l'humour? Elle nous a arraché des rires nerveux en lisant du Nietzsche ou en arpentant le plateau en silence ("on entend bien le bruit des pas, hein?") me rappelant Zouc qui commençait un de ses spectacles en se campant devant le public, et après un long silence nous balançait "qu'est ce que vous voulez?"</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est vrai ça. Qu'est-ce qu'on veut? Rire oui. Mais pas que. Réfléchir aussi, évoluer. Pas en prendre encore une couche de misogynie et de clichés débiles. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Allez les gonzesses! Sortez des sentiers battus et rebattus, et comme Valérie Lemercier ou Julie Ferrier proposez nous des personnages fous, cruels. Osez, les filles! Osons!</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">La bonne nouvelle, c'est qu'au moment où j'écris ces lignes, une jeune femme qui a tué son bourreau (celui-ci étant accessoirement son mari) vient d'être acquittée. Sur les images des journaux télévisés, on découvre une Alexandra Lange (c'est son nom) heureuse de renaitre après onze ans de cauchemar avec un type alcoolique et violent qui la frappait, la violait, menaçait aussi ses enfants, et de mois derrière les barreaux en attente de son procès. Une jeune femme joyeuse, soulagée, libérée. Enfin. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Et on est heureuses, nous aussi, de pouvoir rire avec elle.</p><div><br /></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-76650789734436779452012-03-02T02:31:00.007-08:002012-03-04T22:56:25.786-08:00A STAR IS MORTE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfTAoxvzN4NcwPoroej-54Y3h-62KxzgKqk1qGR7ogNZ15VeVvwwzgoF5Si9t-W2WpaIx9OvIKkGadiBZ_F4YMaacHxYOB1nAY3GC1otkoUsGvxipByV_TZ-aUTZgfh7EgvU8OPHXc67b0/s1600/Whitney+Huston%253ACaroline+Loeb.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 320px; height: 232px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfTAoxvzN4NcwPoroej-54Y3h-62KxzgKqk1qGR7ogNZ15VeVvwwzgoF5Si9t-W2WpaIx9OvIKkGadiBZ_F4YMaacHxYOB1nAY3GC1otkoUsGvxipByV_TZ-aUTZgfh7EgvU8OPHXc67b0/s320/Whitney+Huston%253ACaroline+Loeb.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5715246256810820114" /></a><br /><!--[if gte mso 9]><xml> <o:documentproperties> <o:template>Normal</o:Template> <o:revision>0</o:Revision> <o:totaltime>0</o:TotalTime> <o:pages>1</o:Pages> <o:words>678</o:Words> <o:characters>3122</o:Characters> <o:lines>86</o:Lines> <o:paragraphs>13</o:Paragraphs> <o:characterswithspaces>4750</o:CharactersWithSpaces> <o:version>11.256</o:Version> </o:DocumentProperties> <o:officedocumentsettings> <o:allowpng/> </o:OfficeDocumentSettings> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:worddocument> <w:zoom>0</w:Zoom> <w:donotshowrevisions/> <w:donotprintrevisions/> <w:hyphenationzone>21</w:HyphenationZone> <w:displayhorizontaldrawinggridevery>0</w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery> <w:displayverticaldrawinggridevery>0</w:DisplayVerticalDrawingGridEvery> <w:usemarginsfordrawinggridorigin/> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--StartFragment--> <!--[if gte mso 9]><xml> <o:documentproperties> <o:template>Normal</o:Template> <o:revision>0</o:Revision> <o:totaltime>0</o:TotalTime> <o:pages>1</o:Pages> <o:words>679</o:Words> <o:characters>3125</o:Characters> <o:lines>86</o:Lines> <o:paragraphs>13</o:Paragraphs> <o:characterswithspaces>4755</o:CharactersWithSpaces> <o:version>11.256</o:Version> </o:DocumentProperties> <o:officedocumentsettings> <o:allowpng/> </o:OfficeDocumentSettings> </xml><![endif]--><!--[if gte mso 9]><xml> <w:worddocument> <w:zoom>0</w:Zoom> <w:donotshowrevisions/> <w:donotprintrevisions/> <w:hyphenationzone>21</w:HyphenationZone> <w:displayhorizontaldrawinggridevery>0</w:DisplayHorizontalDrawingGridEvery> <w:displayverticaldrawinggridevery>0</w:DisplayVerticalDrawingGridEvery> <w:usemarginsfordrawinggridorigin/> </w:WordDocument> </xml><![endif]--> <!--StartFragment--> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt">Cette année Whitney Huston ne fêtera pas la journée de la femme. Elle ne peut pas, elle est morte.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt">Et sa mort me touche. Sans doute parce que la première fois que j’ai entendu cette voix exceptionnelle, j’étais au Diable des Lombards avec l’un de ceux avec lequel j’ai « fait » « C’est la ouate ». Je n’avais aucune idée à l’époque de la petite révolution qu’allait opérer cette chanson sur moi et sur les autres. Je ne savais rien du show biz et des effets dévastateurs du succès sur les personnalités fragiles. Pour moi, comme pour ceux qui ne l’ont jamais vécu, faire un tube, devenir une pop star était le fantasme absolu.<o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><!--[if !supportEmptyParas]--> La mort précoce de Whitney Houston me renvoie comme une gifle toutes les histoires que j’ai entendues sur ces chanteuses disparues trop tôt, ravagées soit par l’alcool, soit par la drogue, soit par des<span style="mso-spacerun: yes"> </span>histoires d’amour malheureuses. Souvent par les trois. Amy Winehouse, Janis Joplin, Billy Holliday, Edith Piaf, Dalida, Judy Garland…. Les plus grandes.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt">Le point commun entre toutes ces chanteuses ? Evidemment leurs voix qu’elles nous livraient sans pudeur, qu’elles offraient au monde, nous ouvrant en grand l’accès à ce qu’elles avaient de plus intime, car la voix est bien ce qui est le plus intime chez un être humain, et ces voix-là étaient si chargées de sexualité que c’en était troublant. Elles témoignaient de femmes branchées direct sur leurs émotions, poreuses donc fragiles. On ne peut pas livrer « ça » et être une dure à cuire. Madonna qui me fascine, la <i>tough cookie,</i><span style="font-style:normal"> la guerrière, l’invincible, a tout sauf une voix émouvante. Elle, elle ne risque ni de se faire maquereauter par son manager, ni de se noyer abrutie de cachetons dans sa baignoire…</span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt">Vous me direz, tout le monde meurt, ça n’est pas spécifique aux chanteuses. Certes. En revanche, ce qui leur est spécifique, c’est cette descente aux enfers, alcool, drogues et autres pertes de dignité dont le monde se goberge aujourd’hui avec plus ou moins de délectation et d’obscénité. Pour Whitney Houston, aux Grammys, ils ont dit qu’au moins cette année, elle n’assisterait pas bourrée à la cérémonie, faisant honte à toute la profession, et que grâce à son décès, on pourrait enfin parler d’elle… en bien. Le cynisme de ce métier est sans limites. Et les fameux « démons » des chanteuses ont bon dos.</p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt">Dans un article du Figaro, je lis le récit de Jackie Lombard qui a produit ses concerts français et y apprend que quand elle venait seule à Paris elle était « géniale », mais que dès que son Bobby Brown de mec déboulait, elle changeait du tout au tout, et ne sortait plus de sa loge que pour chanter. Et je repense à toutes les histoires qui circulent dans le métier sur les maris des chanteuses et sur les drames qui se jouent en coulisses. Les maris, les amants, les mecs-macs, ceux qui les ont découvertes, ou produites, ou rencontrées au faîte de leur gloire. Ceux qui ont tout lâché pour « s’occuper » d’elles. Ceux à qui elles doivent tout, qui les managent, leur disent comment s’habiller, quoi chanter, quoi manger, comment répondre aux interviews. Ceux qui les aiment mieux que tous les autres, ces autres qui ne voient que des $ quand ils les regardent dans les yeux. Ceux qui parfois, lorsqu’elles quittent les sunlights les humilient, les insultent, leur disent qu’elles ne sont rien, des nulles, des nazes, qu’avec une bonne chanson n’importe qui devient une star, que leur succès n’a rien à voir avec leur talent… « Tais-toi et chante ! » Les fameux hommes de l’ombre qui ne rêvent que d’une chose, être à la place de « leur » star, dans la lumière, et fuck, être <i>famous</i><span style="font-style:normal"> eux aussi !<o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><!--[if !supportEmptyParas]--> <span class="Apple-tab-span" style="white-space:pre"> <span class="Apple-tab-span" style="white-space:pre"> </span></span>Elles, amoureuses, ou juste terrorisées, elles encaissent. Jusqu’à ce que, comme les femmes battues ou violées, elles retournent la violence contre elles même, n’osant se libérer de leur tyran qui, évidemment, leur assure qu’il les aime, lui.</p><p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><!--[if !supportEmptyParas]--> Whitney Huston n’est plus là pour nous enchanter.</p><p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><!--[if !supportEmptyParas]--> <span class="Apple-tab-span" style="white-space:pre"> </span>Je l’ai échappée belle : moi, je peux fêter la journée de la femme.</p><p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o:p></o:p></p> <p class="MsoNormal"><!--[if !supportEmptyParas]--> <!--[endif]--><o:p></o:p></p> <!--EndFragment--><p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-indent:35.4pt"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-size:19px;"> </span></p> <!--EndFragment-->photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-37128949366739545532012-01-18T05:04:00.001-08:002012-03-04T22:55:55.154-08:00PINA.<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfGWRAOB2_QUT-q3mM7b0X6EDqIroTeSk0v6uIdpFSt2RVpAiAEE4Q3RRKF0o-9xDSKvp8W1IsCPH5oU8Qs0sFwPKBAUer76UHX85dVstLJ-pyX1TXQTpg0KIenTPc5ufJLbn1fXgXL_dI/s1600/PINA%253ALOEB%253Ascotche.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 353px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjfGWRAOB2_QUT-q3mM7b0X6EDqIroTeSk0v6uIdpFSt2RVpAiAEE4Q3RRKF0o-9xDSKvp8W1IsCPH5oU8Qs0sFwPKBAUer76UHX85dVstLJ-pyX1TXQTpg0KIenTPc5ufJLbn1fXgXL_dI/s400/PINA%253ALOEB%253Ascotche.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5698957520801058034" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Des corps qui se jettent contre les murs, des corps qui se cognent, des corps qui se déplient comme des origamis, des corps qui se cherchent pour s'aimer, des corps qui souffrent, des corps qui tombent, des corps qu'on manipule comme des objets, des corps qui exultent dans l'eau. Des corps qui ne sont ni lisses ni jeunes. Des vrais corps. Des corps qui disent la violence et la beauté. Des femmes qui sont barbouillées de rouge à lèvres. Des hommes qui se confrontent à la terre, à la pierre. Des corps habités. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Dans le magnifique film de Wenders qui est sorti en DVd il y a peu, les danseurs de Pina Bausch sont tour à tour dans les champs, devant une usine, dans une maison de verre. Les décors ultra modernes, quasi abstraits renforcent la beauté des performances.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Pina Bausch, chorégraphe existentielle met en scène la solitude, le désespoir et l'exaltation comme nulle autre. Les visages muets de Ses danseurs dont on entend la voix en off sont graves, orphelins du regard perçant et exigent de leur Pina.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Voir "Pina" est une expérience unique. On entre dans un monde où la beauté est profonde, intérieure, quasi mystique.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ça fait du bien. Ça fait des vacances.</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-67697834966544967052012-01-11T23:38:00.000-08:002012-01-16T03:29:13.597-08:00C'est la merde qu'ils préfèrent!<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE4wvhA2OW39go6aLlrpgkU7nvua8SC7RLC6N9j5eLpAy8eQZa0Wl4ZYgnMySqzcUugCLRm3YtCuC_JUFFIAMOtkgaM9-O3noR4oRURRehG5PJy-GBYyxtZ1c_yY2tYfTvKyuHpscvbSLJ/s1600/Calchakis.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 315px; height: 312px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiE4wvhA2OW39go6aLlrpgkU7nvua8SC7RLC6N9j5eLpAy8eQZa0Wl4ZYgnMySqzcUugCLRm3YtCuC_JUFFIAMOtkgaM9-O3noR4oRURRehG5PJy-GBYyxtZ1c_yY2tYfTvKyuHpscvbSLJ/s400/Calchakis.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5696647142907565122" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Alors qu'un journaliste, un vrai, est mort en Syrie, un homme passionné, courageux, lumineux, admiré par ses collègues, ici, dans notre douce France, des incultes analphabètes continuent leur travail de sape et de désinformation. C'est pas grand chose, me direz-vous: ça n'est qu'un magazine de rien du tout sur une petite chaîne qui soi-disant monte… L'enjeu n'est pas très important: ça parle d'artistes qui ont fait des tubes dans les années 80. Tout le monde s'en fout. Place aux jeunes! Et ils sont encore vivants? Oui. Ils sont encore vivants et en ce qui me concerne, ils ne sont pas contents. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Je vous raconte: </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Il y a quelques semaines, on me sollicite pour chanter mon tube dans une émission de variété spéciale 80. Mouais… Je ne suis pas chaude… Je suis un peu lasse d'être systématiquement ramenée, donc réduite à cette chanson dont je reste malgré tout fière. <i>Non, rien de rien, non je ne regrette rien</i>… Ça a été une aventure extraordinaire cette "ouate". Mais bon, on ne va pas y passer le réveillon non plus. Il s'en est passé des choses pour moi depuis! Des mises en scène, un Molière, des émissions de radio (sur Nova, entre autres). Je ne vais pas vous faire défiler ma vie mon oeuvre; si ça vous interresse, Wikipédia est là pour ça. Donc, j'accepte.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Suite à cet enregistrement, 2ème coup de fil pour me demander si ça me branche qu'on tourne un sujet sur moi, sur ce que je fais en ce moment etc, dans 100% Mag… re Mouais… M6, je me méfie; ils m'ont déjà piégée deux fois avec des reportages navrants. J'explique ça à Stephanie Natalizi, que je crois être la redac' chef. Elle est super, elle est adorable, elle comprend. Elle a lu mon blog, et elle aime les gens cash comme moi; évidemment que non, ça ne va pas être trash ou misérabiliste, ils sont là pour mettre en valeur les artistes qui passent sur leur chaîne etc… Qu'elle me dit. Un concert de flutiau. Elle doit être cousine avec <a href="http://www.youtube.com/watch?v=NkUMvn2UlG8">les Calchakis</a>, les joueurs de flute de pan.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Donc, ok, je dis oui. C'est vrai, il faut faire confiance aux gens dans la vie… Une certaine Sandrine Leleu*, soi disant journaliste, me suit toute la journée avec sa caméra, je lui ouvre la porte de chez moi, on parle de plein de choses, de ce que je fais, de ma passion du spectacle et de l'écriture… J'avoue, elle n'a pas l'air de tout comprendre, mais s'il fallait faire Saint Cyr pour faire des reportages à la télé, ça se saurait! Elle veut que je lui lise un passage de "Has been", mon bouquin au titre provoc' sorti chez Flammarion. Je ne suis pas emballée par l'idée, mais comme elle m'affirme que ça va être un tout petit moment au milieu de toutes les infos passionnantes sur mon actualité (car elle est foisonnante ce début janvier: un long métrage, une émission sur <a href="http://www.melody.tv/">Télé Mélody</a>, des spectacles, le mien "<a href="http://www.mistinguettmadonnaetmoi.com/">Mistinguett, Madonna et Moi"</a> et "<a href="http://www.lesbonsbecs.com/">les Bons Becs </a>" (une de mes mises en scène) qui tournent dans toute la France, sans parler des nombreux projets), bonne fille, j'obtempère. Les conversations avec la formidable rédac' chef me garantissent un traitement respectueux et honnête; on est en phase. Elle me demande de lui envoyer les visuels de mes spectacles (Lio, Magre, la Madeleine Proust….), ça va être formidable ce petit reportage… J'ai hâte. re Calchakis</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ce soir, je regarde le sujet… Et je vais gerber. 100% Naze. Non seulement de mes nombreuses actualités, il ne reste rien, non seulement le passage sur le livre prend une place importante avec des commentaires du genre "Has been" un titre qui a le mérite d'être clair (c'est de l'humour, connasse! Tu crois qui si j'étais has been je serais assez débile pour le dire, pov' naze?? T'as été regarder sur internet ce que je fais ou tu sais pas lire?) mais en plus les commentaires sont condescendants et mensongers. Mon joli appartement est réduit à un 2 pièces (j'en ai 3, en plus elle sait pas compter...) et tout à l'avenant. C'est insultant et misérabiliste. Exactement ce que je redoutais. Cioran disait "la chose la plus secrètement redoutée finit toujours par arriver". Je confirme.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ivre de rage, j'appelle illico la grande redac' chef, et m'entends jouer encore un petit air de pipeau! Elle ne voit pas où est le problème, la grand reporter, et m'explique que les visuels de mon travail faisaient "verrues" dans le sujet. (sic) </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Naïve (je sais, ça me perdra!) je croyais que le M de M6, c'était pour Musique. En fait, c'est pour Merde. Merde 6.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Et pendant ce temps là, y'en a qui se tuent pour défendre des idéaux avec dignité. Mais dignité, rigueur et honnêteté, si ça se trouve, ils ne savent même pas ce que c'est! Ils n'ont que quelques mots à leur vocabulaire: vulgarité, cynisme, et surtout bêtise. Crasse.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Merde 6, la petite chaîne qui vous descend. Ça y'est, ça m'reprend! J'ai encore les dents du fond qui baignent…..</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ne vous inquiétez pas ça va aller… C'est rien. C'est seulement ma vie sur laquelle ils chient.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ici, ce sont les artistes qui crèvent sous les balles des snipers médiatiques!</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">*( qui suit à la lettre le brief de la prod, Studio 89, du groupe M6)</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com20tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-60984264373432047792011-12-10T22:04:00.000-08:002012-08-17T00:30:15.980-07:00YOU T'ENTUBE<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNSDrQjC36ebR_NKVeQbVDe7C-Otufy3KPX-Li5_psJMwx4cU6FCiOc7MTwPxqb_AX6Z8DmClzRwlGxBq3u4P5h0nrgTZOs3k99_YYD8hePxIv9MKjohBJSmdY0SG5WSWNUIFwi70LSvm0/s1600/GRATUIT.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5684748120917269218" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNSDrQjC36ebR_NKVeQbVDe7C-Otufy3KPX-Li5_psJMwx4cU6FCiOc7MTwPxqb_AX6Z8DmClzRwlGxBq3u4P5h0nrgTZOs3k99_YYD8hePxIv9MKjohBJSmdY0SG5WSWNUIFwi70LSvm0/s400/GRATUIT.png" style="cursor: hand; cursor: pointer; display: block; height: 228px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 290px;" /></a><br />
<div style="font: 15.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; min-height: 18.0px;">
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"<i>C'est combien l'acte gratuit? Si j'comprends bien, c'est hors de prix"</i> chantait Bashung dans les mots quelque peu lacaniens de Serge Gainsbourg. Le raccourci génial a le mérite d'aller droit au but, et si dans la chanson, il était vraisemblablement question d'amour, cette vérité vaut pour nous autres pauvres artistes de ce début de XXIème siècle qui ne s'annonce pas vraiment être sous le signe des Lumières. En effet, par un glissement progressif mais certain les plaisirs, virtuels ou pas, sont devenus gratuits, que ça soit sur Internet ou dans la fameuse vraie vie qui fait encore de la concurrence à <i>second life</i>. Partout, des concerts, des journaux, des spectacles… gratuits! Partout des bons plans, des invitations, des promos. Il fut un temps préhistorique où c'était Mammouth qui écrasait les prix. Aujourd'hui, les grandes surfaces n'en ont pas la primeur et la gratuité généralisée se double, d'un drôle sentiment: que c'est normal. Pire, que c'est un droit. Payer, c'est has been, ringard, fini. Ça ne se fait plus du tout, darling.</div>
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Il y a quelque temps, un journaliste avait même recensé tous les moyens de passer une journée sans mettre la main au portefeuille, en allant chez un coiffeur comme cobaye, au resto à l'oeil, chez le dentiste gratos, au théâtre pour pas un rond etc… On ne sait pas s'il s'est fait sucer à titre gracieux... Quoi qu'il en soit, le pékin moyen qui a envie d'aller au théâtre peut désormais regarder sur des sites, qui eux engrangent des fortunes grâce à la publicité, y trouver les spectacles qui manquent de monde au balcon voire à l'orchestre, et s'y rendre sans débourser le moindre euro. C'est un public qui est là pour remplir un peu la salle, donner l'illusion que "ça marche", le fameux "fond de salle" comme on dit d'un fond de tarte sur lequel on poserait les fruits, en l'occurrence le spectateur bonne poire qui a payé sa place. Un public qui est également censé lancer le fameux "bouche à oreille" alors que le théâtre, asphyxié, aurait plutôt besoin d'un bon bouche à bouche pour sortir du coma. Le drame, c'est que ce public qui ne sort pas un sou de sa poche, va voir une chose ou une autre, indifféremment, et que son niveau d'exigence est à la mesure de son investissement: nul. Et s'il n'a aucune pudeur à regarder des artistes se défoncer sur scène pour l'émouvoir ou l'amuser, alors qu'ils peinent à boucler leurs fins de mois et sont depuis des années au régime dissocié composé exclusivement de pâtes, ce même public ira sans états d'âme fêter ça au bistro du coin, où ce qu'il aura économisé en places de théâtre lui permettra de prendre entrée ET dessert. </div>
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Vous l'aurez compris, la gratuité, je suis contre. Je dirais même mieux, je trouve ça dangereux. Car cela pose un double problème. Pour le public d'abord. Puis pour les artistes. On nous fait croire, ô démagogie suprême, qu'il faut que les musées ouvrent leurs portes à tous <i>pour rien</i>. Que cet accès libre et gratuit à la culture va attirer des foules avides de beauté et de sens. Mais ça n'existe pas dans la vie, les choses qui coutent walou, à part la nature, enfin ce qu'il en reste, et l'amour, parfois. Tout a un prix. Il est comment le regard de celui auquel on offre l'art gratis, sur un plateau d'argent? Quelle valeur peut-il accorder à des oeuvres qui lui sont livrées pour rien, celui qui entre au frais de la princesse, en l'occurrence l'état? Comment peut-il respecter ce qu'il regarde ou ce qu'il entend celui qui ne sort pas d'oseille de sa poche? L'art ne vaudrait donc rien?! A regarder les expos d'art contemporain, un oxymoron, effectivement ça ne vaut plus tripette…. Je reviens de Venise où j'ai vu la ville-beauté polluée par des installations plus absconnes les unes que les autres, sous prétexte de propos subversifs sur la violence du monde moderne. Pathétique! S'il suffisait d'être iconoclaste pour être intéressant, ça se saurait…. Mais je m'égare.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; min-height: 17.0px; text-align: justify;">
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Et les artistes dans ce système, comment ils font? Leurs factures, leur loyer, leur quotidien, leur vie, ils la règlent avec quoi? Etre artiste, ça n'est pas un passe temps, que je sache. Si c'est vrai qu'il y a beaucoup trop de gens qui croient qu'ils ont des choses à raconter et le talent pour le faire, les artistes pour lequel c'est vital de créer, ils font comment pour survivre dans un monde où leur production n'est <i>même plus</i> un produit?</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Les nouveaux systèmes de communication, you tube, dailymotion, deezer et tous les sites de <i>streaming</i> nous permettent désormais d'avoir accès en un clic à tout, que ça soit de la musique, des films, des séries télé… On a le monde à portée de main sur notre clavier. Bientôt les livres aussi, à ce qu'il paraît! Quel progrès! Sauf que parti comme c'est, nous, les chanteurs, compositeurs, auteurs, réalisateurs, photographes, acteurs, nous n'aurons bientôt plus que nos yeux pour pleurer sur nos factures en souffrance. "Misère, misère…" chantait Coluche.</div>
<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; min-height: 17.0px; text-align: justify;">
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<div style="font: 14.0px Helvetica; margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify;">
Mais que se passe-t-il? Je me suis laissé dire que You Tube avait été acculé à débourser d'avantage pour rétribuer les artistes? Sonnez hautbois, résonnez musette! Et combien ils raquent le visionnage au producteur, maintenant? 0,0007401186€? Net?! Alors là, franchement j'hésite… Foie gras? Saumon? Caviar? Si ça continue comme ça, on va encore fêter Noël chez Leader Price. Ou chez ED. On a le choix…. J'hésite….</div>
photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com6tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-75943307258641151162011-10-18T01:26:00.001-07:002012-02-14T16:08:48.022-08:00ZE ARTIST<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpNSABgpszcvAZB8hFu8gyqMK_BlhWkj08m40_ab7i16XZ2NAB7cAFV9QQdyq3YCzOLQFBJMv51KLxNhhyphenhypheng-fvkJ9VyDS5hk_pYEZDAgCkWI6NPr_p1_vsE1rBLhSw-4eUL-9qm8bxSxwt/s1600/the+artist%253A+caroline+Loeb.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 233px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgpNSABgpszcvAZB8hFu8gyqMK_BlhWkj08m40_ab7i16XZ2NAB7cAFV9QQdyq3YCzOLQFBJMv51KLxNhhyphenhypheng-fvkJ9VyDS5hk_pYEZDAgCkWI6NPr_p1_vsE1rBLhSw-4eUL-9qm8bxSxwt/s400/the+artist%253A+caroline+Loeb.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5664745931339282098" /></a><br /><!--StartFragment--> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span class="Apple-style-span" style="font-size:6;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:19px;"> <!--StartFragment--> </span></span></p><span class="Apple-style-span" style="font-size:6;"><p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;">Quelqu’un m’aurait dit qu’en octobre 2011 je regarderais, dans une salle comble du Forum des Halles, un film muet en noir et blanc tourné quelques mois plus tôt à Hollywood, je lui aurais demandé le numéro de son dealer…. Et pourtant… Hier soir, j’ai été voir « The artist », le dernier film de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin et Bérénice Béjo. Comme sans doute la majorité des spectateurs, j’étais là pour Dujardin. Pour Loulou, pour Brice, pour OSS 117. Comme beaucoup, j’ai une passion pour Dujardin, véritable génie comique, et j’avoue que son arrivée dans le champ de la première séquence de OSS117, la scène de danse, me met dans un état de transes assez inquiétant. (pas besoin du dealer précité !) En plus, il est beau, il est sexy, enfin, vous l’aurez compris : je suis fan ! Je dirais même mieux : présidente du fan club ! Mais il n’est pas seul. Dans « The artist » il partage l’affiche avec Bérénice Béjo, que j’avais trouvée charmante dans ces faux films d’aventure à la manière des années 50-60. Et là, quelle est ma surprise de tomber complètement sous son charme. Peppy Miller, le personnage de jeune première incarné par Mademoiselle Béjo est, dans le désordre : craquante, pétillante, spirituelle, émouvante, piquante, chic. En un mot comme en cent, délicieuse. Elle illumine l’écran de sa fraîcheur et de sa gaieté. Une révélation, et elle aurait très largement mérité le prix d’interprétation cannois elle aussi…<o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;">Que la salle de ce complexe, pompe à fric bien loin de ma chère cinémathèque de Chaillot, là où j’ai passé mes années d’adolescence jusqu’à sa fermeture, là où j’ai vu en chair en os (surtout en os) et en tailleur Chanel l’immense Bette Davis accrochée au bras de Costa Gavras qu’elle appelait <i>mister Gravas</i></span><span style="font-size:14.0pt;"> allumer une cigarette sur scène dans un geste glamour, là où j’ai découvert ce cinéma hollywoodien auquel le beau film de Hazavanicius rend un hommage habité et intelligent, que la salle de ce complexe donc, soit bourrée à craquer de gens qui, pour la plupart, n’ont sans doute jamais entendu parler d’Ernst Lubitsch ou de Nazimova est un exploit assez fascinant. Dans cette salle de trois cent places, quel bonheur de reconnaître un clin d’œil à « La huitième femme de barbe bleue », à « Sunset Boulevard » ou à « Citizen Kane » ! Quelle joie de déceler des références subtiles à Maurice Tourneur et Franck Capra ! Quelle merveille de trouver dans l’histoire même, un film sur des acteurs, un film sur le cinéma, un film sur l’ascension et la chute d’une de ces premières stars de la pellicule, le point de départ même de tellement de ces films qui ont été les chef d’œuvres du 7<sup>ème</sup> art. Et évidemment, au cœur de tous ces hommages subtils, quelle délectation de vibrer à <i>la</i></span><span style="font-size:14.0pt;"> référence, « Chantons sous la pluie », le<i> </i></span><span style="font-size:14.0pt;">grand film sur l’avènement du parlant qui a flingué le muet, mettant sur la paille toutes ces vedettes qui n’avaient pas su, ou pu, passer aux <i>talkies</i></span><span style="font-size:14.0pt;">. Dans mon fauteuil, j’ai été épatée par la photo magnifique de Guillaume Schiffman et la musique, elle aussi truffée de références, de Ludovic Bource.<o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;">Moi qui pleure devant un film de Fred Astaire avec ses seconds rôles désopilants, de Edward Everett Horton à Eric Blore, moi qui connais chaque plan de « All about Eve », moi qui ai adoré Mankiewicz et Cukor, hier soir, dans cet immonde Forum des Halles défiguré par cette architecture atroce qu’ils ont enfin commencé à démolir, j’étais sur un petit nuage. Jusqu’au moment où, à la toute fin du film, Hazanavicius, après nous avoir baladés avec malice dans toutes les déclinaisons scénaristiques autour du silence, ose quelques minutes de <i>vrai</i></span><span style="font-size:14.0pt;"> silence, de film muet <i>sans</i></span><span style="font-size:14.0pt;"> musique. Et là, je me suis dit que vraiment il était trop fort ! Alors que dans les salles mitoyennes des bellâtres se battaient contre des robots en image de synthèse à coup de <i>sensurround</i></span><span style="font-size:14.0pt;"> et autres effets spéciaux gavants, ou que des comédiennes dont le botox a réduit le nombre d’expressions à l’expression unique, celle de l’étonnement perpétuel, jouaient une énième comédie de mœurs soi disant modernes et éternels remakes de « Sérénade à trois », sur ce grand écran, je retrouvais le plaisir de mes premières amours cinématographiques vues dans l’antre de Langlois, au Trocadéro. <o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;">Passionnée de ce cinéma en noir et blanc dont la poésie et la force restent, à mon sens, rarement égalés, hier soir j’ai eu le sentiment d’être un peu moins un dinosaure que d’habitude. Au milieu de cette salle bondée je me suis sentie moins seule, et me suis réjouis qu’il y ait encore quelques dingues capables d’embarquer un public qui, pour sa majorité, date l’histoire du cinéma à partir du Grand bleu, à découvrir, et peut être aimer ce noir, ce blanc, et toute cette gamme de gris… <o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;">Si les comédiens, dans les derniers plans du film retrouvent le son de leur voix, moi ça me l’a coupée. J’en suis restée coite. Chapeau l’artiste ! Chapeau <i>les </i></span><span style="font-size:14.0pt;">artistes !<o:p></o:p></span></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment--> </span><p></p> <p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-size:14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p> <!--EndFragment-->photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-21938850440523242582011-10-06T06:46:00.000-07:002011-12-01T13:41:32.330-08:00HAINE R J<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjErrHXGU1-JYZbosZXM4TdEHkdgJVtv7H2V-vRyptpQiHxwEAvZmrZG4e-5o8BCO8nOFsqGbo2YeFtLVNY5ispI4NpHcHhKDw42xWCxQgAJXyJOM5ibp1BPhxgaKLDpQsJ3FQrvbIj884m/s1600/NRJCaroline+Loeb.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 377px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjErrHXGU1-JYZbosZXM4TdEHkdgJVtv7H2V-vRyptpQiHxwEAvZmrZG4e-5o8BCO8nOFsqGbo2YeFtLVNY5ispI4NpHcHhKDw42xWCxQgAJXyJOM5ibp1BPhxgaKLDpQsJ3FQrvbIj884m/s400/NRJCaroline+Loeb.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5660375665655907474" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ça se passe à la radio, un soir de la semaine. Ma fille écoute sa radio préférée, NRJ. Personnellement, je suis plutôt France Culture ou France Inter, ce qui donne une idée de l'abime qui nous sépare. C'est sans doute ce qu'on appelle le gouffre des générations. En général, je passe dans sa chambre, j'entends quelques commentaires débiles, des rires forcés et gras, le tube R&B formaté du moment, et je change de pièce. Pas ce soir. Il y a un ado qui parle. Vraisemblablement, il est dans le studio et il s'adresse à son père. Quand je commence à percuter sur ce qu'il dit, j'entends "je vais arrêter l'école", "je vais dealer", ce genre de choses. A l'autre bout du fil, le père s'énerve. Comment ça il va arrêter l'école? Comment ça il va dealer, son môme? Mais qu'est-ce qu'il a à raconter n'importe quoi? Il a bu, le mouflet? Ça continue. Le gosse, encouragé par les animateurs qui ont l'air de bien s'amuser en rajoute. Au téléphone, le père devient fou. Très vite ça devient insoutenable. "T'es qu'une merde", "ce que je veux c'est gagner plein d'argent sans me faire chier", qu'il balance à son père, poussé par les crétins radiophoniques. Le paternel est au bord de la crise cardiaque. Il hurle, il dit qu'il va venir le chercher, il dit qu'il va lui péter la gueule à ce petit con, il dit qu'il a tout fait pour son môme. Il hurle. Il pète un câble. "T'es où? T'es avec qui? C'est qui les abrutis qui te foutent des idées pareille dans le crâne?" Dans la chambre de ma fille, je suis pétrifiée. C'est atroce. La France entière, enfin ceux qui écoutent cette radio de merde, ça n'est pas tout le monde, dieu merci, est témoin d'une séquence où un fils, pour gagner à un jeu naze rend son père fou de douleur. Au bout du fil, il lui détruit sa vie. Au bout du fil, il le crucifie. Les animateurs de plus en plus hilares finissent par prendre le malheureux géniteur en ligne et lui expliquer que c'était "pour rire" avant de balancer une nouvelle chanson. On ne saura rien de la suite de leur conversation. Ma fille, elle, a continué à vaquer à ses occupations, comme si de rien n'était. Elle n'a pas particulièrement ri, mais ça n'a pas eu l'air de la troubler plus que ça non plus. Moi, j'ai envie de gerber. De pleurer. D'aller casser la gueule à ce con de Cauet, puisque c'est de lui qu'il s'agit. Un quart d'heure de cruauté, de bêtise, à manipuler un môme qui de toute évidence ne se rend pas compte de la gravité de ce qu'il est en train de faire. Que s'est-il passé après? Son père l'a-t-il mis en pension? L'a-t-il privé de facebook pendant une semaine? Lui a-t-il filé une correction? Pour un quart d'heure d'antenne <i>trash</i>, une connerie à faire marrer des ados qui pensent que toutes les transgressions sont bonnes à prendre, détruire une famille? Flinguer un type qui essaye d'élever son gosse avec quelques notions de dignité? Humilier un homme, à l'antenne qui plus est par le biais d'un gamin inconscient? Quelle horreur! On est bien loin des canulars déjantés et des blagues subversives de Lafesse, qui n'avait pas froid aux yeux, mais qui était à se plier de rire, lui. Moi qui ai fait partie de la génération "radios libres", j'ai honte. Honte pour les cyniques qui sont à l'antenne. Honte pour ceux qui écoutent. Je ne suis pas bégueule, et l'ai prouvé à maintes reprises, mais ce mépris des gens est intolérable, inadmissible. Et choquant.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Et on lui a fait miroiter quoi au gosse qu'on a envoyé comme un kamikaze contre son père? Un nouveau portable? Des places gratuites pour un concert? Ou juste la satisfaction de passer dans le poste?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">NRJ? Haine RJ, oui. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Le slogan du journal satirique Hara Kiri est "le journal bête et méchant". Sauf que 1-il n'est pas bête, 2-quand il est méchant c'est avec une idée à défendre. J'adore l'humour noir, voire très noir et pratique moi-même l'auto dérision avec délectation. Mais là, c'était juste méchant et incroyablement con. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">S'il suffisait d'être méchant pour être drôle, ça se saurait….</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">A bon entendeur...</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com7tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-1692639597600454612011-10-03T14:38:00.000-07:002011-10-06T01:21:18.825-07:00ET J'ENTENDS SIFFLER LE TRAIN ....<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5eYUWKZgj7Kfw8MNILXk7Xq9M2ZkZ5n3GkFIl4d5s0-lF9BqgtBzZ1IQXn25e8qehimGTDRUxBxyb__H9NdCgCM60Sqin14ZXxjMzX9l176jKMyha0EcreoANsReEOzdbz9zbRfsYHeoK/s1600/bovines.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display: block; margin: 0px auto 10px; text-align: center; cursor: pointer; width: 282px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5eYUWKZgj7Kfw8MNILXk7Xq9M2ZkZ5n3GkFIl4d5s0-lF9BqgtBzZ1IQXn25e8qehimGTDRUxBxyb__H9NdCgCM60Sqin14ZXxjMzX9l176jKMyha0EcreoANsReEOzdbz9zbRfsYHeoK/s400/bovines.png" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5659383896066482978" border="0" /></a><br /><p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Dieppe, son château, sa plage, ses galets. Son Festival de cinéma.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Depuis quatre ans une équipe passionnée invite le public et les professionnels à son festival au bord de la plage. C'était ce week-end. J'en sors. Je suis rincée.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Neuf films, cinq prix (des galets recouverts d'or à la feuille), six membres du jury, et un Président du jury.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Des films très différents, de la poésie, de la gravité, des enfants, des morts, un hommage au cinéma, un voyage en Iran, une belle actrice dans une grand rôle filmée par un réalisateur inspiré… Toute une palette d'images et d'émotions…. Jusque là, tout est normal. C'est la première fois que je me retrouve membre d'un jury, et je m'en réjouis. Je suis marxiste tendance Groucho, ma religion, comme Woody Allen, c'est l'art, j'ai une passion pour le cinéma, et en débattre avec d'autres passionnés promet de l'être, passionnant. Ce fut saignant.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Déboule un ovni: "Bovines", une heure sur des vaches qui broutent, qui dorment, qui broutent, qui se promènent, qui broutent, qui ruminent, qui broutent... Elles ne regardent même pas les trains passer.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Pendant les délibérations, je suis stupéfaite d'entendre voler des propos d'une misogynie qui me laissent sans voix. Corinne Masiero, l'actrice qui tient de bout en bout "Louise Wimmer" est une vraie comédienne avec une gueule, à mille lieues des filles au physique interchangeable et au narcissisme stupide, une grande gigue qui a une densité et une justesse peu communes, dont le sourire généreux éclaire soudain l'écran. Heureusement je ne suis pas la seule à être émue par elle et par le film de Cyril Mennegun qui lui a offert, la filmant au plus près avec délicatesse, un rôle fort. On se bat pour qu'elle obtienne un prix d'interprétation, continuant à essuyer les commentaires désobligeants de certains membres du jury. Tel le plus beauf des réactionnaires, il semblerait que certains jugent de l'éligibilité d'une comédienne sur ses mensurations. Ok. La misogynie, on connait, on ne s'habitue jamais, mais on connait…. Rien de nouveau sous le soleil.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica; min-height: 17px;"><br /></p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Vient le débat sur "Bovines". Un film contemplatif et beau, profond, qui nous embarque dans le temps des vaches, un temps près de la nature, sans musique, en gros plans tendres et paysages embrumés où vivent ces animaux placides. Une heure sur les vaches, et c'est tout? Non, évidemment. Il y a une dramaturgie subtile dans le film. Les vaches mettent bas, on reste avec elles, avec les veaux qui les suivent, les tètent, passant goulument d'un pis à l'autre, la tendresse de leurs grosses langues léchant le placenta. </p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Et l'homme arrive. Ou plutôt les hommes: un couple d'éleveurs et leur enfant qui tient une baguette en bois pour mener les vaches… à l'abattoir. Des gros plans des numéros agrafés à leur oreille, un plan noir un peu insistant, suivi d'un plan de brouillard, il n'en faut guère plus pour que la référence à "Nuit et brouillard" d'Alain Resnais ne me saute au visage. D'autant que dans la deuxième moitié du film, le tracteur qui vient chercher les animaux, inquiétant, sort d'un chemin sombre, tel le train de l'horreur filmé par Claude Lanzmann… En creux, avec subtilité, on voit la mort se profiler. On repense au "Sang des bêtes" de Franju, redoutant la violence des images d'abattoir. Il n'en est rien. On voit les vaches pleurer quand elles voient leurs petits se faire emmener, on entend la paysanne lâcher, opaque, "Ce sont des mères tout de même"… et tout est dit.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Après le bras de fer avec mes collègues du jury pour le prix d'interprétation, il faut lâcher Bovines. Soit.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Nicolas, le jeune président du festival me l'a dit à mon arrivée à Dieppe: ici, pas de frime. C'est un Festival qui aime d'avantage le cinéma que le tralala qui l'entoure. On a beau être au bord de la mer, on n'est pas à Cannes, l'enjeu n'est pas le même, il n'y a pas de stars liftées et de gros producteurs à cigare, il me glisse que je peux me sentir libre dans mes positions, et qu'on est là pour le plaisir. Il ne faut pas me le dire deux fois.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Quelques instants avant la cérémonie de clôture, j'entraine sur la plage l'autre femme du jury, Agnès Mouchel, monteuse émérite, afin que l'on choisisse un petit galet que l'on remettrait à Emmanuel Gras, le réalisateur sensible de "Bovines". Un coup de coeur, un clin d'oeil amusant, un brin frondeur… Pas de quoi en faire un fromage. Une fois les prix remis aux uns et aux autres, présentés avec charme et humour par la délicieuse Nadine de Gea, je prends le micro et remets le petit galet que j'ai choisi parce qu'il y avait un signe "<i>peace and love</i>" à l'intérieur. Je fais monter le réalisateur, sous les applaudissements du public qui lui aussi a aimé le film. Et là, ça part en vrille. Un des membres du jury ivre de rage prend à son tour le micro et se met à insulter le réalisateur; il a détesté le film, ce qui ne nous avait pas échappé lors des délibérations. Le président du jury, Vladimir Cosma, blême, sort avec mépris un spray Riqlès de sa poche et fait mine de me le donner, pour me signifier que mon galet n'a aucune valeur, puis me balance "après, tu t'étonnes qu'il y ait de l'antisémitisme". Je suis sidérée.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Ah la vache! C'est énorme. Oui, Loeb c'est un nom juif alsacien. Oui, mon grand père paternel a pris le dernier bateau de Marseille pour fuir les nazis. Oui, quand il est rentré de la Havane où il a attendu la fin de la guerre, le galeriste qui devait lui garder sa galerie, puis la lui rendre à son retour n'a pas voulu obtempérer, et c'est Picasso qui est monté au créneau, appelant le malotrus et d'une phrase lapidaire, "Pierre est rentré", forçant celui-ci à une attitude digne.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Mais j'avoue que je n'ai jamais personnellement été confrontée à l'antisémitisme. Ça ne fait pas partie de mon paysage mental. Pardon monsieur Lanzman pour le calembour limite, mais j'ai d'autres Shoah à fouetter...</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">La réflexion de Cosma me cueille. Un moment l'idée que c'est de humour noir pince sans rire m'effleure. Si c'est de l'humour, ça n'est en tout cas pas de l'humour juif. L'humour juif, je connais: c'est drôle. Là, ça ne l'est pas. Naïve que je suis. Il répète cette réflexion désopilante au membre du jury soupe au lait qui s'est insurgé contre mon geste que je voulais sympathique et marrant, nullement consciente des vagues de haine que provoquerait ce minuscule galet. Un caillou dans la mare.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Il persiste et signe, le grand compositeur: juive. Voilà ce que je suis. Il ne faut pas que je m'étonne s'il y a de l'antisémitisme. (sic). Comme disait Dorothy Parker, "<i>sic as a dog</i>". Si son homophone Joseph Kosma a fui le nazisme en 1933, monsieur Cosma qui a signé la musique de "Rabbi Jacob" aurait donc des points communs avec le personnage joué par Louis de Funès? Et je ne parle pas de sa drôlerie.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Avec un visage lisse, ses yeux bleus vrillés dans les miens, la mâchoire crispée, il me ramène au film sombre de Resnais. </p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">C'est la cérémonie de clôture, on attend le bouquet final. Les commentaires de la journée, misogynes, racistes, et enfin antisémites s'accumulent pour finir en gerbe finale.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Il paraît que j'aurais du prévenir notre président du jury de ma folle audace. Il paraît qu'il y a eu crime de lèse majesté. Il paraît que j'aurais pu lui présenter des excuses.</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">En l'espèce, s'il y a des excuses à faire, ce n'est pas de moi qu'elles doivent venir. Ni qu'elles viendront.</p><p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica;">Oui, monsieur Cosma, je m'étonne....</p> <p style="margin: 0px; text-align: justify; font: 14px Helvetica; min-height: 17px;"><br /></p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-29817700735063208702011-08-04T01:10:00.000-07:002011-08-24T16:26:26.159-07:00Florence Loeb, Formentera et moi<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU8HCIqQdn3iVfbeWy84Q9inb9paSFadjDvO7kra7pT__1ebxG6JwUyTJUH4VkPShSnmPro6eWoXCnfidsIW-0LW5yR1suyDQXh09CucXuSvVhEBHERFRVZDQPECxqCenBaGc-icFHGQoM/s1600/Florence+%253AArtaud+Caroline+Loeb.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 290px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU8HCIqQdn3iVfbeWy84Q9inb9paSFadjDvO7kra7pT__1ebxG6JwUyTJUH4VkPShSnmPro6eWoXCnfidsIW-0LW5yR1suyDQXh09CucXuSvVhEBHERFRVZDQPECxqCenBaGc-icFHGQoM/s400/Florence+%253AArtaud+Caroline+Loeb.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5644567914985682610" /></a>
<br /><div style="text-align: center;">
<br /></div><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Si j'ai toujours connu Florence, ma tante, la soeur d'Albert, mon père, je ne l'ai réellement rencontrée que dans les derniers mois de sa vie qui vient de s'achever ici, à Formentera.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><span class="Apple-style-span" style=" ;font-family:Georgia, serif;font-size:18px;"></span></p><p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; text-align: justify; font: normal normal normal 14px/normal Helvetica; ">Fille de Pierre Loeb, grand marchand de tableaux de l'entre deux guerres, épouse de Romain Weingarten, auteur de théâtre, dessinée par Picasso et Artaud, amie des intellectuels, poètes, acteurs, hommes de théâtre, Florence Loeb a été, et est restée jusqu'au bout une femme éprise de liberté.</p><div><span class="Apple-style-span" style=" ;font-family:Helvetica;font-size:14px;">
<br /></span></div><div><span class="Apple-style-span" style=" ;font-family:Helvetica;font-size:14px;">Il y a quelques jours, aux côtés de deux de ses enfants, Aurélia et Raphaël, (ses deux autres filles, Isabelle et Claire n'étaient pas présentes) de mon père et de ma fille Louise, je l'ai accompagnée dans le ravissant cimetière dans lequel chaque tombe raconte l'histoire des vies originales de ces aventuriers hippies des années soixante 70 qui ont "fait" l'ile, pas loin de celles des paysannes en fichu noir aux visages burinés.</span></div><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Dans son cercueil, vêtue de blanc, elle était très belle dans la mort, comme elle l'a été dans la vie.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">J'ai rencontré Florence sur un lit d'hôpital à Paris, et nous avons eu un échange très fort autour de l'émotion qu'elle avait ressentie avec mon père, alors qu'elle se sentait mourante. Extraordinaire, elle s'est relevée de ce lit de mort, est rentrée chez elle, petit à petit a remarché, et a retrouvé son énergie et son panache légendaires. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Lors de ma dernière visite chez elle à Paris, elle m'a offert un manteau rose fuchsia qu'elle avait rapporté de l'un de ses nombreux voyages, et que j'ai porté à son enterrement. Devant mon enthousiasme à la vue des photos de sa magnifique maison tout récemment terminée par son fils architecte, Raphaël, elle m'a proposé de m'y inviter, puis d'y jouer mon show.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">J'entendais parler de Formentera la sauvage depuis toujours, et c'était la première fois qu'elle m'y invitait. Impossible de ne pas saisir l'occasion de venir enfin découvrir sa "Casa Florencia", son petit coin de paradis!</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Epaulée par Sonia Cardona, Florence a mis une partie de ses dernières énergies à organiser ma venue ici.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Je suis arrivée sur l'île alors qu'elle était tout juste partie. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Aujourd'hui, je suis heureuse et émue de venir présenter ici mon spectacle accompagnée par Sonia Rekis, hommage aux grandes figures féminines du music hall.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px">
<br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">La représentation de ce spectacle, que je vais jouer ici, à Formentera le 10 août, lui est dédiée.</p><div>
<br /></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-55910275151909841662011-06-04T01:21:00.000-07:002011-06-06T23:39:49.531-07:00Madame Grès, sculptrice sur soie<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiqbbd49J3eromC7onMlFlDyPxUMXt7eo76wagZ0YGlASqo1OwmYzbUI-nFwcm6AdO3OijWaQK-vFbIevpok5H2BOgYQ8IJmJfwkS-gmgs79YSQD2GQPAZ-amIQI3XVt4Ug3JDwJAlLxrl/s1600/madame+Gr%25C3%25A8s%253Aimage.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 246px; height: 358px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjiqbbd49J3eromC7onMlFlDyPxUMXt7eo76wagZ0YGlASqo1OwmYzbUI-nFwcm6AdO3OijWaQK-vFbIevpok5H2BOgYQ8IJmJfwkS-gmgs79YSQD2GQPAZ-amIQI3XVt4Ug3JDwJAlLxrl/s400/madame+Gr%25C3%25A8s%253Aimage.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5614277369558910914" /></a><div><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Evidemment, il serait tentant de parler de celui qui est sur toutes les lèvres, et vraisemblablement surtout sur celles de cette femme de ménage new yorkaise à son corps défendant, cet éléphant socialiste qui trompe énormément, mais je préfère vous entretenir aujourd'hui d'une femme magnifique, drapée dans sa fierté, celle qui a sculpté la matière, en l'occurrence la soie et le jersey, j'ai nommé Madame Grès.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Quel plus beau pseudo Germaine Krebs pouvait elle choisir que celui-là? Grès, comme cette roche faite de sable facile à travailler et à scier dont sont constitués à la fois les mégalithes de Stonehenge, des stèles égyptiennes d'Amon, des sculptures chinoises ou les rampants de la cité de Carcassonne. Ce grès qui peut passer du blanc cassé à une infinité de couleurs, comme l'ocre, le jaune, l'orange, le brun, le gris et le violacé. La même palette qui était celle de Mademoiselle Alix, plus connue sous le nom de Madame Grès.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Aujourd'hui que la France semble s'intéresser, avec enfin autre chose que de la condescendance ou du mépris aux revendications égalitaires des femmes, aujourd'hui qu'éclatent au grand jour les conséquences dévastatrices qu'a le regard prédateur de certains hommes sur celles-ci, quel bonheur d'évoquer cette grande dame d'un mètre cinquante, celle qui a influencé les plus grands de Azzedine Alaïa à Yves Saint Laurent, dont le beau regard porté sur ses concitoyennes les rendait à la fois plus désirables et mystérieuses. On découvre, grâce à l'exposition sublime qui lui est dédiée au Musée Bourdelle le lien secret et évident que tissait Madame Grès avec la sculpture, sa première vocation contrariée. En effet, dans les années trente, il était de mauvaise augure de vouloir manier la massette portugaise, les pointes ou les ciseaux carbure. Faute de pouvoir tâter du marbre, Madame Grès se jeta donc sur le tissu. Dans l'exposition "Madame Grès, la couture à l'oeuvre", Olivier Saillard nouveau directeur du Musée Galliera, ze musée de la mode, dont l'oeil subtil et exigent aime autant les mots que la couture, nous donne à voir ce qui est effectivement une oeuvre, plus qu'une suite de robes. Si madame Grès n'a pu devenir sculptrice à cause des préjugés rigides liés à son sexe, elle n'en a pas moins créé une oeuvre qui évoque les statues grecques et leurs plissés savants.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Première idée géniale du nouveau directeur de Galliera, organiser des expositions hors les murs, et pour commencer celle-ci, dans laquelle il replace la reine du drapé dans un musée/atelier de sculpteur, en l'occurrence celui d'Antoine Bourdelle. On traverse un jardin, des grandes salles claires, puis on entre dans un atelier, où deux robes sont exposées sur des mannequins sans tête au milieu de masques, têtes, socles, et on est éblouis par la justesse de cette rencontre de deux mondes, de deux artistes, Bourdelle et elle. Les sculptures de Bourdelle, tout en muscles, solides, massives, dans un effet de contraste saisissant, mettent en valeur la légèreté et la force du travail de Grès et l'on mesure grâce à l'intelligence et à la pertinence du regard de Monsieur Saillard à quel point la couture est un art, et pas mineur avec ça.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Celle qui habilla de grâce Piaf, Dietrich et Garbo, les divines, disait qu'elle écoutait la matière, qui lui dictait ses gestes. Inspirée à la fois par les saris et par les kimonos, elle savait prendre le pli, accompagner un tombé, et créait des robes aussi sexy que monacales, bien loin du clinquant de mise de nos jours. La symétrie, l'asymétrie, la légèreté n'avaient pas de secrets pour elle, et sous l'apparente simplicité de ces robes se cachait un travail d'orfèvre. Comme tout grand créateur, elle avait ses paradoxes: celle qui prônait les vertus du luxe pauvre se déplaçait dans une jaguar dont l'intérieur était tendu de vison!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Si elle disait que pour elle travailler le tissu ou la pierre revenait au même, on en a la preuve éclatante dans ce parcours raffiné où le regard élégant et plein de désir de cette Madame avant gardiste offre une vision à la fois moderne, sensuelle et bourrée de références à la beauté antique, et démontre avec panache que la mode peut être autre chose que des fanfreluches, et des falbalas, faisant mentir l'autre mademoiselle, la Chanel qui disait avec son humour grinçant " la mode, ça se démode". Celle de Madame Grès est éternelle.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Il faut aller voir cette exposition dédiée à l'art, le mot n'est pas trop fort, de cette femme au caractère en acier trempé, connue pour son visage ceint d'un turban, comme Simone de Beauvoir, qui a laissé une empreinte indélébile sur la mode, comme le Castor sur des générations de nanas.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Un peu de beauté dans ce monde de brutes!</p><p style="margin-top: 0px; margin-right: 0px; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; text-align: justify; font: normal normal normal 14px/normal Helvetica; "><br /></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><i>"Madame Grès, la couture à l'oeuvre" au Musée Bourdelle jusqu'au 28 août.</i></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p><div><br /></div></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-57190519538066887032011-03-01T08:39:00.000-08:002011-11-15T14:30:43.817-08:00Les belles féministes<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhllyR-9ioxMzbipdCUQ2LACHL5NYvMMSV4VgeJw8R6jlu8_IAlggletWRh1RA8gbkeB1rRkbRiJuYx0N90ezEVxsgGGvZgEQq8izDJqvd0gNFLp1eI3vETuVlV_u7kV6Odh7J3funZcbOi/s1600/Caroline+Loeb+feministes.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 246px; height: 354px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhllyR-9ioxMzbipdCUQ2LACHL5NYvMMSV4VgeJw8R6jlu8_IAlggletWRh1RA8gbkeB1rRkbRiJuYx0N90ezEVxsgGGvZgEQq8izDJqvd0gNFLp1eI3vETuVlV_u7kV6Odh7J3funZcbOi/s400/Caroline+Loeb+feministes.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5579153148631348482" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Les préjugés ont la vie dure. Depuis que les femmes osent l'ouvrir pour autre chose qu'avaler des couleuvres, elles se font renvoyer dans les gencives qu'elles sont moches et mal baisées. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Moches, les féministes? Il suffit de voir les beautés dont l'exposition "Photo Femmes Féminisme" offre un florilège pour se convaincre du contraire. Des beautés, il y en a. Et des sublimes. Mal baisées? Ça, c'est encore l'insulte la plus drôle! Si elles sont mal baisées, ce qui reste à prouver, par qui le sont-elles, grands Dieux? Dans les critiques récurrentes contre le discours féministe, il n'est pas rare non plus que les insultes homophobes fusent. Ce qui me fascine, c'est qu'on puisse trouver le discours d'une femme irrecevable au motif qu'elle n'est pas baisable. Par un homme, s'entend. A t-on déjà vu un homme politique se faire envoyer aux pelotes parce qu'il n'avait pas un physique avenant? Reproche t-on à Charles Pasqua ses bajoues, à Laurent Fabius sa calvitie ou à DSK son tour de taille d'éléphant? A part Dominique de ViIllepin avec sa tronche de vieux play-boy, avouez que tous les autres ne sont pas bien ragoûtants! Et personne ne le leur reproche.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Mais revenons à l'expo.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Pour encore quelques jours en plein coeur du Marais, il faut aller voir les photos et les films réunis par le fonds photo de Marguerite Durand au 22 rue Malher pour notre plus grand bonheur.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Le féminisme n'a pas un visage. Il en a cent. Deux cent, en fait. Des sacrées gonzesses. Qui ont tenu tête au système macho. Qui se sont battues envers et contre tous. Et elles sont belles. N'en déplaise aux vieux croutons, c'est pas des cageots, les suffragettes. Sur deux étages, des visages de femmes. Des tronches. Des belles gueules. La princesse Marthe Bibesco avec son turban, les yeux cernés de noir. Hortense Schneider, la Madonna de la fin du XIXème, pour laquelle Offenbach a écrit tellement de grands rôles, et qui fut la maitresse de plusieurs rois et empereurs. La Goulue, la plus célèbre des cancanneuses immortalisée par l'immense Toulouse Lautrec, posant avec sa copine Nana la sauterelle. Rosa Bonheur, grand peintre, habillée en homme comme toujours, arborant fièrement sa légion d'honneur. Hubertine Auclert, la première suffragette, la divine Nelly Roussel, et la très masculine Madeleine Pelletier, toutes deux des précurseures du féminisme. La belle Caroline Rémy, dite Séverine, une des premières femmes journaliste, qui collabore à "La Fronde", un journal féministe, cent ans avant le très pertinent "Causette", et qui militait également pour la cause animale, Brigitte Bardot avant l'heure. Frida Kahlo dans les années 50 photographiée par Gisèle Freund avec ses chiens. La jeune Marguerite Yourcenar et la vieille Colette. Et puis les grandes lesbiennes, la princesse Eugène Murat, Lucie Delarue-Maldrus, avec leurs regards forts, qui ne s'en laissaient pas compter. Françoise Sagan toute jeune, qui boit une bière au goulot, assise sur des marches en tailleur Chanel. Adrienne Monnier dans sa librairie, et Sylvia Beach, celle qui a eu les couilles de publier James Joyce dont personne ne voulait, le couple le plus littéraire des années 20. Daniel Lesueur, pseudo de Jeanne Loiseau, une femme écrivain qui avait choisi un nom de mec pour que sa prose soit lue sans condescendance, un siècle avant Fred Vargas. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Les commissaires de l'exposition ont eu la belle idée de mélanger des politiques, des militantes, des photographes, des écrivaines, et des artistes de music hall. De Sarah Bernhardt à Réjane, de Damia à Yvette Guilbert en passant par Josephine Baker. Parce qu'on peut être féministe et être la plus grande tragédienne, celle qui a remis Racine et Molière au goût du jour, comme Rachel ou se trémousser avec deux mètres de plumes sur la tête entourée de boys et chanter avec une gouaille unique comme Mistinguett. Et puis Suzy Solidor, la chanteuse à la voix grave, idole des gouines des années 30, Musidora, une des premières femmes cinéaste, Camille Claudel…. J'en passe, et des meilleures!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">J'y ai aussi vu Jane Fonda, avec son français impeccable doublé d'un fort accent américain parler à Delphine Seyrig de son statut de jeune star à Hollywood et lui expliquer comment les studios formataient les filles, leur épilant les sourcils, les teignant en blondes, leur redessinant la bouche, leur imposant des faux seins jusqu'à ce qu'elles ne se reconnaissent plus dans le miroir. Jane Fonda est une de celles qui ne s'est pas laissé ainsi modeler par ces sauvages. Si eux Tarzan, elle Jane!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">En sus, une info sympathique: le 8 mars, l'expo est gratuite pour toutes…. et tous! Comme quoi, elles ne sont pas rancunières, les féministes!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Comme la bande son de cette expo: Pierre Philippe et Juliette Noureddine ont signé une chanson que j'ai le bonheur de chanter, "<a href="http://www.youtube.com/watch?v=ScfSK_QxOGg">rimes féminines</a>"… dans mon show "<a href="http://www.youtube.com/watch?v=tEHaDYuL48w">Mistinguett, Madonna et Moi</a>!" toujours en tournée...<span class="Apple-style-span" style="font-family:Georgia, serif;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:-webkit-xxx-large;"></span></span></p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-15352394629622298232011-02-14T00:42:00.000-08:002011-02-15T00:19:00.270-08:00Vous avez dit Saint Valentin?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDJZ7xgt30PTgR823lJRQQ4HtKWT_NdXVUI-t1FYOhfB94oIqIGim8q0Gk5e_fIAdwxESOMRJgtDq6u9ep9vOpZcDOm8or-C7I2fWwcHrYJGOaOmKpAo0H7urnDZc88reudLomymIofsbq/s1600/Mitchum+%253Alove.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 259px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDJZ7xgt30PTgR823lJRQQ4HtKWT_NdXVUI-t1FYOhfB94oIqIGim8q0Gk5e_fIAdwxESOMRJgtDq6u9ep9vOpZcDOm8or-C7I2fWwcHrYJGOaOmKpAo0H7urnDZc88reudLomymIofsbq/s400/Mitchum+%253Alove.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5573463390799049154" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Saint Valentin. La fête des amoureux. Partout, l'amour, toujours. Et qu'on se fait des petits cadeaux trop mignons, et qu'on se jette des fleurs, et que tout ça sent bon le chocolat et la rose. Mouais… Comme c'est curieux, comme c'est étrange. Mais d'où vient donc cette fête, et qui est ce Valentin dont on nous rebat les oreilles depuis 15 jours? Comme pour toutes les célébrations récupérées par le calendrier catholique, Saint Valentin était au départ une fête payenne. Depuis la plus haute antiquité, à la mi février, c'était la période où l'on célébrait les fêtes de la fertilité, et la Saint Valentin était, avant le Moyen Age, la fête des célibataires et de l'amour physique.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Il n'y a pas un Saint Valentin, mais au moins deux: saint Valentin de Rome et Saint Valentin de Terni, tous deux martyrs au IIIème siècle. Au fil du temps, la fête de la fertilité s'est transformée en ode au couple et à l'amour avec des grands Ahhhhhhh. Que les choses soient claires, l'amour, j'ai rien contre. Ou alors tout contre, pour paraphraser Sacha Guitry. C'est vrai que l'amour donne des ailes, et qu'on préfère dire M que N.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Mais alors pourquoi est-ce qu'en en 1969 (ça ne s'invente pas) l’Église a-t-elle ôté le jour de la Saint-Valentin de son calendrier officiel? Officiellement c'est dans le souci d’épurer le calendrier catholique de tous les saints légendaires. Vous avez dit 69, année érotique?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ne serait-ce pas plutôt parce que les hommes de robe le savent très bien que l'amour, c'est pas Disneyland et cui-cui les petits oiseaux? Aujourd'hui, 14 février, on ne voit que cupidons qui bandent leur arc faute d'autre chose, petites fleurs bleus, chocolats en forme de coeur décorés de guirlandes avec angelots ad hoc et autres gnougnouteries débilitantes. Plus cul-cul la praline, tu meurs. Déjà, faites l'amour pas la guerre et ce genre de niaiseries, personnellement ça me soulève le coeur, que j'ai pourtant bien accroché. Petite piqure de rappel des grandes histoires d'amour qui nourrissent nos fantasmes depuis des siècles. C'est encore les Rita Mitsouko qui l'ont dit le mieux: les histoires d'amour finissent mal, en général. Adam et Eve? La pomme d'amour leur couta leur place au paradis. Tristan et Yseult? suicidés. Roméo et Juliette? idem. Sacher Masoch? Il aurait été bien désespéré sans le divin marquis de Sade qui lui donna sa raison d'être. Heloïse et Abelard ont payé le prix fort de leur passion puisque lui s'est retrouvé eunuque et elle euuuuuuu nonne. Marlene Dietrich n'a plus jamais vu la vie en rose après le départ de son Jean, Gabin. Gainsbourg a eu du bol, pour se consoler de BB, de tomber sur Jane B, qui elle même se remettait mal du départ de John B. Oscar, le plus wilde des écrivains anglais a payé cher sa passion pour Bosie, Alfred Douglas, avec lequel il s'est pris une tôle, pour de vrai. Et Dante visitera tous les cercles de l'enfer à la mort de sa divine Béatrice.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Non. "<a href="http://www.deezer.com/fr/music/various-artists/saint-valentin-25-chansons-de-rupture-773272?provider=website">Il n'y a pas d'amour heureux</a>", pour citer Louis Aragon l'amoureux fou d'Elsa, chanté par Brassens, entre autres. Car enfin, il n'y a qu'aux petits enfants naïfs, qu'à ceux qui croient encore au père Noël qu'on fait gober pareilles fables qui se terminent par "ils se marièrent, furent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Déjà, pour imaginer que le bonheur c'est se farcir une dizaine de moutards, il faut beaucoup d'imagination. Ou un bon dealer. Allez donc dire à une mère de famille qui profite de ses heures creuses et de ses dimanches pour faire le ménage à fond, des machines au Lavomatic, le repassage de la semaine, et vérifier les devoirs des petits que c'est Alice au pays des merveilles! C'est plutôt des mères vieilles prématurément, qu'elles deviennent, les meufs, à se taper l'intendance d'une famille nombreuse. Et c'est pas les crèmes anti-âge qui y pourront grand chose. Certes, il y a des couples qui durent. Villeroy et Boch, Roche et Bobois, Eric et Ramzy, Laurel et Hardy, Hardy et Dutronc. Mais à quel prix? On trouve un canapé très bien, le lit calisson à 1990€ chez Roche et Bobois et Eric et Ramzy sont actuellement disponibles pour le prix modique d'une place de cinéma. Mais je m'égare… </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">C'est dans les larmes de leur passion que George Sand et Musset ont écrit leurs plus belles pages, et dans le sang que les amants terribles de "L'empire des sens" terminent leur vertige de l'amour. (Ils avaient dû rêver trop fort.) C'est dans la folie que se termine la passion de Dora Maar pour Picasso, son minotaure, et dans le désespoir que se termine celle de Léo Ferré pour Pépée, sa guenon, humaine, trop humaine. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">A l'image de l'inquiétant Robert Mitchum dans "La nuit du chasseur" qui avance avec les lettres LOVE sur la main droite, au nom de l'amour combien de meurtres, sous le joli nom de crimes passionnels ont-ils été commis? </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Certes chez Violette Leduc, Thérèse et Isabelle s'aiment passionnément, mais comme le dit Gainsbourg dans initiales BB, "l'amour physique est sans issue".</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">En cette journée qui dégouline de bons sentiments, où il n'y aura sûrement pas que le sucre d'orge qui coulera dans la bouche d'Annie, rappelons nous que l'amour c'est pas tous les jours "la vie en rose", que ça peut vite basculer dans "noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir", que les passions sont fatales, et nos amours défuntes. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Mais au fait… C'est quoi l'amour? C'est donner ce que l'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas? Alors autant s'offrir des chocolats et de fleurs….</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Et toi, tu aimes? Moi non plus.</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-49215888735567456582011-02-05T09:50:00.000-08:002011-06-09T23:11:56.556-07:00Maria S, tango stupéfiant<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUly5eYdLT3ngTVUw37qavyUhHBus0EgTa8HYf6MStYiUKtwfGLgpgpnshtF74k8RPJ1eSD_GhPbqr863m3g9zD_yFl2luxitJOVzn1Csgg9TrVu83QfLAtU4TX0k61STg0KGG1G5oG_qG/s1600/Maria+Schneider.png" onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 248px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUly5eYdLT3ngTVUw37qavyUhHBus0EgTa8HYf6MStYiUKtwfGLgpgpnshtF74k8RPJ1eSD_GhPbqr863m3g9zD_yFl2luxitJOVzn1Csgg9TrVu83QfLAtU4TX0k61STg0KGG1G5oG_qG/s400/Maria+Schneider.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5575785760512410994" /></a><br /><div style="text-align: center;"><br /></div><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Maria Schneider est morte. C'est le cancer qui l'a pris sous son bras. Si Marcia Baila, Maria, elle ne danse plus. De toute façon, dansante, elle ne l'a pas vraiment été, sa vie. Plutôt douloureuse, celle de cette beauté sauvage et insolente du début des années 70. Déjà, elle n'est pas reconnue par son père qui lui, est connu. Bonjour le départ dans la vie. Puis, après quelques balbutiements dans le cinéma, et grâce, ou à cause de l'intérêt que lui porte BB, Brigitte Bardot, c'est dans l'oeil de BB, l'autre, Bernardo Bertolucci qu'elle tape. "Le dernier tango à Paris", avec Brando, un homme nommé désir. Impossible d'arriver plus haut plus vite. Début, 70, l'époque est à la transgression et à la libération sexuelle. "Passe moi le beurre". Scène culte s'il en fut. "Passe moi le beurre" que je t'encule et que je te flingue ta vie. On apprend, avec sa mort, qu'il aurait aimé lui demander pardon, BB. Ah oui? De quoi? De l'avoir violée avec sa caméra et son acteur devant le monde entier? Il ne pouvait pas faire son <i>mea culpa </i>avant, Bernardo? Comme celui de Zorro, muet qu'il était? C'était si difficile que ça de l'ouvrir et de lui demander pardon de son vivant? Maria Schneider a dit, avec pudeur, que dans la scène, c'étaient ses vraies larmes. A lire les regrets de Bertolucci devant son cadavre, on en a froid dans le dos. Si les larmes étaient vraies, qu'est-ce qui était donc simulé dans cette scène de viol? Ils se sont amusés à quoi le grand acteur et son réalisateur libertaire? A sodomiser une jeune fille de 19 ans devant une équipe de cinéma, puis à la jeter en pâture au monde entier? Sans jamais être inquiétés? Ça, c'est des artistes! Ça, c'est des mecs! Bertolucci, il a fallu qu'il attende qu'elle crève après une vie saccagée par cette scène pour faire des excuses? ! C'est un peu fastoche, non? On lit partout sa descente aux enfers, à la belle Maria, malgré le magnifique film d'Antonioni avec Nicholson. Qu'elle a pris de la coke, de l'héro, qu'elle a été en taule, en HP et qu'elle s'est beaucoup perdue. C'est étonnant comme les symptômes qui suivent un viol sont invariablement les mêmes. Drogue, alcool. Parfois prostitution. En tout cas, ce qui est certain c'est que les filles, et les types (c'est plus rare), sont dépossédés à jamais de leur corps. Un viol, ça laisse des traces indélébiles. S'il y a prescription pour les violeurs, il n'y a pas prescription pour les violées. Les séquelles, c'est à vie, qu'elles/ils se les trimballent. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">D'aucuns diront, que c'était chouette, cette période de libération sexuelle! Que c'était le bon temps. L'époque pré sida et tout ça. Mais il n'y a pas que le sida qui fait des morts. Sous couvert de libération sexuelle, des gens super libérés ont commis des crimes.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">J'entends déjà ceux qui trouvent toujours suspecte une femme qui dit qu'elle a été violée :"Elle l'a bien voulu. Personne ne l'a obligée à le faire, ce film!" Certes. Mais personne ne lui avait dit qu'elle allait l'avoir dans le cul non plus!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Ils sont beaux à se damner, M & M, Maria et Marlon. Leur couple crève l'écran. Mais si c'est Brando qui crève dans le film, c'est elle qui est sacrifiée dans la vraie vie et son personnage de Jeanne la crame à jamais. Et si dans la fameuse scène, Brando met du beurre, Betolucci, c'est bien à sec qu'il l'a enculée. Et en Technicolor avec ça!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 15.0px Helvetica">Il a bon dos, le cancer.</p><div><br /></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-83616512187638182872011-01-26T01:22:00.000-08:002011-01-26T01:25:47.198-08:00ô jeunesse ennemie...<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNUX1Y-rec30j8tK1DLmHI2bYnhUkLgpanVktf9DB0xyPHTZeMdK7GL6koPsjRhk4YRuvuX4kcaAVvO1i0gGx5cWg6KnrD9xh5nwIrYYFzc7SJ6h7KWYRPNX7ej6a4B1z9tyY1p9bDezGo/s1600/BRAZIL.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 227px; height: 255px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhNUX1Y-rec30j8tK1DLmHI2bYnhUkLgpanVktf9DB0xyPHTZeMdK7GL6koPsjRhk4YRuvuX4kcaAVvO1i0gGx5cWg6KnrD9xh5nwIrYYFzc7SJ6h7KWYRPNX7ej6a4B1z9tyY1p9bDezGo/s400/BRAZIL.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5566422934359370322" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Olivier Saillard, désormais directeur du Musée Galliéra, le musée de la mode, régale les <i>happy few</i> de la mode deux fois par an avec des performances ultra chics et d'une intelligence sans faille. Pendant les deux <i>Fashion weeks</i> annuelles et avec la collaboration indéfectible et élégante de Violeta Sanchez, l'une des mannequins les plus emblématiques et les plus particulières des années 80, l'égérie de Helmut Newton, David Seidner et Yves Saint Laurent, (rien que ça!), il nous offre dans un show d'une demie heure, une mise en abime brillante de la mode et de sa vacuité. Hier 25 janvier, comme à l'accoutumée, nous avons eu droit à un sacré lifting mental! A la lecture du carton et de son intitulé "O tempes suspends ton vol" imprimé sur une feuille d'agenda arrachée, comme chaque journée qu'on tente de voler au néant, on avait compris qu'il y serait question de temps, de vieillesse, de jeunesse… Comment ne pas paraphraser Corneille pour s'écrier "Ô rage, ô désespoir… Ô jeunesse ennemie…." </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Devant un parterre de ce qui se fait de plus raffiné dans le petit monde de la mode, de Christian Lacroix à Clara Saint en passant par Dominique Isserman, définitivement accros à ces rendez vous, on découvre sur le sol en béton gris, des gazes blanches qui nous dissimulent des objets. Un assistant lève le voile. Ce sont des protège visages au bout d'un manche, tout ça en plastique, recouverts d'impressions de photos en noir et blanc qui en épousent la forme. Sous chaque masque est posée une feuille sur laquelle est écrit le texte subtil et désopilant qui sera lu tour à tour par Olivier et Violeta. Celui qui ne lit pas, tient le masque devant son visage et se tourne avec grâce pour le montrer à l'assistance, pliée de rire. Les textes d'Olivier sont, comme toujours, des bijoux d'élégance et de malice, et ses phrases tranchantes comme des scalpels. Il se moque avec cruauté et humour noir, la couleur qu'a lancée Yves Saint Laurent, des méfaits de la chirurgie esthétique. Il est question de bouches et nez en cagettes, de haute suture et autres trous de bouche en canard WC… On est aux anges. Dans l'assistance, celles et ceux qui ont eu recours aux seringues et/ou aux bistouris sont nombreux; comme ils savent qu'il n'y a rien de tel pour remonter le visage qu'une bonne rigolade, ils s'en donnent à coeur joie. Le temps de la performance, Olivier Saillard nous expédie la chirurgie esthétique et ses dérives désolantes. S'il commence par nous rappeler ce que celle-ci doit aux gueules cassées de 14-18, il brode ensuite sur ce que ces nouveaux visages en série nous renvoient comme image de nous formatées, lisses, et surtout désespérément stupides. Olivier d'évoquer Jeanne Moreau, à la bouche mythique et sublimement dédaigneuse, la Casati, photographiée par Man Ray, avec ses quatre grands yeux charbonneux, la Magnani aux belles rides de douleur et l'angoissant Michaël Jackson avec son nez pincé de pince à sucre obsolète.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Les grandes cramées du bistouri peuvent numéroter leurs abatis. Elles sont laminées par la prose proche du haïku dite avec grâce par Violeta dont le nez unique a changé la face de la Haute Couture.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">C'est un défilé de tronches mais aussi de citations littéraire, de "Confessions d'un masque" de Mishima à "La peau de chagrin" de Balzac et si Olivier tire à bout portant, son <i>show</i> est lui, tiré à quatre épingles.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Le divin Olivier de conclure en citant Coco, la grande Mademoiselle au visage ridé comme une vielle pomme et à la moue hautaine " Il n'y a rien de plus vieillissant que de vouloir rester jeune". CQFD!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Un vrai moment d'art moderne. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Comme le dit Paquita Paquin, qui se précipite, comme nous tous, en coulisses pour embrasser les deux performers: "Tu as épuisé le sujet". S'il l'a épuisé, s'il a bien fait les coins, nous, nous sommes rajeunis de dix ans devant de tels assauts d'esprit et de culture. On se sent renaître cet après midi froid, et on se dit que 2011 commence sur des chapeaux de roue! Question niveau, il a mis la barre haut. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Mais ce mardi, le plus navrant, ça n'étaient ni les faux nez ni les bouches repulpées. Mais bien les faux culs. Et ceux là, aucun bistouri n'y peut mais.</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-37829407702099874422011-01-18T10:08:00.001-08:002011-01-18T22:57:46.568-08:00Féroces<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_89ORUvIIeFN15auKoRZ8Jc4YajKrDyW2HSYhOy8tmslk9scOBKY5UZfdXwsao5JXZ1RmcxP9KWeEkLmnCR3Ws3eRoqd24vJFnOi4p7KLBh7Fo1kh9kpR68WnOViNTEiyeP74ho1eftbS/s1600/MAD+MAN.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 293px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_89ORUvIIeFN15auKoRZ8Jc4YajKrDyW2HSYhOy8tmslk9scOBKY5UZfdXwsao5JXZ1RmcxP9KWeEkLmnCR3Ws3eRoqd24vJFnOi4p7KLBh7Fo1kh9kpR68WnOViNTEiyeP74ho1eftbS/s400/MAD+MAN.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5563589559165316594" /></a><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Charmants. Ils sont charmants, les parents de Robert Goolrick. Féroces. Ils sont féroces. Ils abusent. Ils abusent de cocktails sophistiqués dans la belle maison dans laquelle ils accueillent leurs voisins ou leurs relations pour des diners ou des verres mondains. Ils abusent de bonnes manières dans leurs costumes en tergal et leurs robes fleuries en popeline. A la manière des personnages élégants et tirés à quatre épingles de "Mad men", la série culte, ils abusent de clopes, et finissent par en crever, de tous ces abus. Dans ce magnifique livre, Robert Goolrick commence par ça. La mort. Celle de ses parents. Avant de décrire avec une précision glaçante comment ils l'ont assassiné quand il était enfant. Ça commence par la boite dans laquelle il tient les cendres de son père. Ça commence par l'état de déchéance pathétique dans lequel sont ces deux parents qui ont abusé. Malades, grabataires, des épaves physiques et morales. Des pauvres choses détruites et amères. Lui, Robert Goolrick, celui auquel on a volé son enfance et sa vie ne l'est pas, amer. Il est lucide, il est implacable. Il est drôle aussi. On imagine la souffrance qu'il a fallu surmonter pour réussir à être léger en racontant ce qu'il raconte avec cette apparente distance. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Ses parents étaient féroces. Atroces aussi. Atroces, ces faux semblants, cette hypocrisie et leurs cocktails mondains toujours trop arrosés qui cachaient un secret. Un secret atroce. Le talent puissant et subtil que déploie Robert Goolrick parvient à nous amener progressivement à comprendre la violence dont il a été l'objet. Objet. Il devient l'objet de ses parents élégants et lisses. De ces parents beaux, tout droit sortis d'un de ces films des années 50 en Technicolor où les grandes familles américaines jouissent gaiement de l'<i>american way of life</i>. Quand on regarde ces films aujourd'hui, on leur trouve un charme fou. Le Technicolor a rendu ses couleurs, qui ont passé, mais tout le mode a l'air si heureux. Elle est comme ça l'enfance de Robert Goolrick. Comme un film en Technicolor sauf qu'on a juste envie de gerber en le regardant.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est l'histoire d'un abus, niché dans une famille normale. Et l'auteur nous décrit comment toute sa vie il se débat pour juste y survivre.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Goolrick regarde en face ce qui a fait de lui un monstre de douleur, un homme qui se taillade les veines tout seul dans des chambres d'hôtel sordides pour se faire jouir, au risque d'y laisser sa peau. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">"Féroces", est un grand livre. C'est un livre sur la famille. C'est un livre sur l'inceste.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est un livre qu'on n'oublie pas quand on l'a refermé.</p><div><br /></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-36695153571024264592010-11-01T04:51:00.001-07:002010-11-02T15:42:46.966-07:00Sans contrefaçon<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZzT4oaOCs7mzY11lQMNKguf9kooWVKHUFqp0AtnLz-1A8_KbPffwqt1CJfAXgHBz_ahZTm4vrprEnL4f1AEZG14pt153CNpcPnL7lMWtZrb-nPq-5_j3FP0U8hbS0fSqJsvg7nfxvblTN/s1600/Sylvia+Scarlet+2.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 327px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZzT4oaOCs7mzY11lQMNKguf9kooWVKHUFqp0AtnLz-1A8_KbPffwqt1CJfAXgHBz_ahZTm4vrprEnL4f1AEZG14pt153CNpcPnL7lMWtZrb-nPq-5_j3FP0U8hbS0fSqJsvg7nfxvblTN/s400/Sylvia+Scarlet+2.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5534547884060794098" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 16.0px 'Times New Roman'">Bien avant Mylène Farmer et son entêtant "<i>sans contrefaçon, je suis un garçon</i>", la question de l'identité sexuelle s'est posée pour les femmes à travers leurs vêtements. Et "Il n'y a que les tailleurs pour ne voir dans l'habit de l'homme que du drap, comme les boulangers ne voient dans le pain que de la farine, de l'eau et du sel" comme disait le père Enfantin (sic). Le pantalon lancé par Chanel et démocratisé par Saint Laurent et Courrèges a eu des précurseures. D'abord, Jeanne d'Arc, celle qui pour beaucoup incarne la France et une certaine idée d'indépendance, et dont la mort sur le bûcher a été décidée quand elle a osé remettre ses vêtements d'homme, preuve manifeste de son hérésie indécrottable. George Sand travestie fumant le cigare a fait couler beaucoup d'encre et attisé bien de haines et de mépris de ses contemporains. Mais il y a eu Louise Michel la communarde, les scandaleuses Colette et Missy, la féministe Madeleine Pelletier, la peintre Rosa Bonheur, Renée Vivien et Nathalie Barney, les reines du saphisme à Paris à la fin du XIXème siècle, la terrible Violette Morris, les merveilleuses Sarah Bernhardt et la Dejazet qui jouèrent beaucoup de rôles masculins, de Hamlet à l'Aiglon, les écrivaines Marc de Montifaud et Rachilde, l'archéologue Jane Dieulafoy, la voyageuse Alexandra David Neil, la sulfureuse Annemarie Schwarzenbach et bien d'autres…. Toutes, elles se sont battues pour porter le pantalon, contre la loi de 1800 qui interdisait aux femmes de se travestir (abrogée en novembre... 2010!), anticipant le code civil de 1804 qui allait contraindre autant que faire ce peut les femmes au foyer, leur donnant un statut de mineure dés lors qu'elles se mariaient. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 16.0px 'Times New Roman'">Mais pourquoi les femmes voulaient elles tant porter le pantalon qui fait partie intégrante de notre garde robe aujourd'hui? Comment un vêtement a t il suscité autant de passions? D'abord, il faut se souvenir que les femmes en jupon ne portaient pas de culotte fermée. Elles étaient donc "accessibles" et vulnérables au premier passant priapique venu. Ensuite, la mode des corsets a été assassine. Coincées dans des vêtements qui les entravaient et étaient là uniquement pour les rendre désirables aux yeux des hommes, elles lorgnaient donc avec envie sur ce pantalon qui avait le pouvoir de les protéger du viol et autres agressions dues à leur sexe. Depuis la révolution française, le pantalon, apanage des hommes donc symbolisant le pouvoir, permettait à celles qui le portaient, à la fois d'affirmer leur différence intellectuelle, voire sexuelle, mais également d'être mieux payées. Un homme gagnait quasiment le double d'une femme pour la même tâche, et aujourd'hui encore, malgré les lois, les femmes continuent à être moins payées que leurs collègues masculins. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 16.0px 'Times New Roman'">Comment une loi peut elle être impunément bafouée sans que cela ne dérange personne? C'est un mystère en partie soulevé dans le passionnant livre de Christine Bard "Une histoire politique du pantalon". L'auteure nous embarque dans l'histoire de ce vêtement dont le port qui semble tellement naturel aujourd'hui, a été conquis de haute lutte, comme le droit de lire, d'écrire, de conduire une voiture ou de travailler, par les féministes.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 16.0px 'Times New Roman'">C'est dans les années 20, 30, avec l'arrivée des "garçonnes" que les femmes en pantalon commencent à devenir à la mode, donc acceptables. Puis avec les icônes qu'étaient Marlene Dietrich, Greta Garbo et la divinissime Katherine Hepburn dans "Sylvia Scarlett", qui reste un sommet de chic et d'érotisme vénéneux, qu'elles accèdent au glamour. Les grandes figures féminines du début du siècle dernier ont du vaincre des préjugés tenaces pour ainsi afficher une image féminine qui sorte des canons de beauté masculins, rigides et réducteurs, et porter la culotte a bel et bien été une victoire gagnée de haute lutte par les féministes tant raillées. Désireuses d'assumer leur sexualité et leur pensée hors norme, elles se battirent pour échapper aux crinolines, aux corsets, et autres prisons vestimentaires.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 16.0px 'Times New Roman'">On disait de Marlene qu'elle n'était jamais si féminine qu'habillée en homme, et jamais aussi masculine qu'habillée en femme. L'ambivalence sexuelle est toujours ce qu'il y a de plus troublant, et dans le monde, les femmes n'ont pas fini de se réinventer pour accéder à leur désir, longtemps nié, voire oppressé.</p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com3tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-88210633365090740592010-09-09T03:03:00.000-07:002010-09-09T04:07:43.819-07:00DES CHIFFRES SANS LES LETTRES!<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj45B2F0hVmxIFLVlH0WJOsbSUfG0A5qLCzUD52EbF9Vg2wWr0j4ec5edwoIm3ub9fZ4j3V0iBe57k3BXyu7RGKe57XHRGARqcgYH_WVvnG90nm4_Pqh0YabTG6yEup_KN4cT7mDlhMKman/s1600/L'ARGENT.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 290px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj45B2F0hVmxIFLVlH0WJOsbSUfG0A5qLCzUD52EbF9Vg2wWr0j4ec5edwoIm3ub9fZ4j3V0iBe57k3BXyu7RGKe57XHRGARqcgYH_WVvnG90nm4_Pqh0YabTG6yEup_KN4cT7mDlhMKman/s400/L'ARGENT.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5514853529187037602" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Plus ça va, plus je suis consternée par le niveau de ce qu'on nous refourgue dans les médias. Question syntaxe, orthographe, vocabulaire, ça vole bas. D'ailleurs, ça ne vole plus… ça rampe. Si, pour citer Boileau dans "L'art poétique" : " <i>Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément</i>", l'inverse est vrai. Il suffit de voir "<i>comme on nous parle</i>", comme l'a admirablement écrit et chanté Alain Souchon dans son sublime "Foule sentimentale", pour s'assurer que ça ne pense pas fort, et que ça ne pisse pas loin. J'ai vu Edwy Plenel il y a peu, excuser ceux qui avaient une mauvaise orthographe. J'avoue avoir été surprise par sa complaisance. Je le croyais homme de lettres et trouve bien démagogique cette tendresse pour ceux qui maitrisent mal le français. Certes, il y a des fautes d'orthographe charmantes, voire cocasses, mais le problème, car il y en a un, c'est que le niveau de l'écriture et l'indigence de pensée généralisés deviennent alarmants. Ce qui est grave, c'est qu'aussi bien des journalistes, que des scientifiques ou des gens qui publient des textes savants sur Internet font des fautes de grammaire indignes d'un élève de 5ème. Et que ce désintérêt pour le français correct est devenu endémique. Je préfère ne même pas aborder la question du langage SMS qui est un véritable désastre sur le cerveau de nos enfants, ni celle de MSN dont le niveau de communication flirte avec des abysses de néant! Là, pour citer Gainsbourg qui s'y connaissait en amour de la langue, "<i>Cette fois je crois que nous sommes complètement ça y'est!</i>" On touche le fond. On nous avait expliqué que les <i>slammers </i>allaient redonner le goût du style et des mots aux jeunes. Je n'voudrais pas dire, mais c'est pas flagrant!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">A côté de cette bouillie langagière, on est de plus en plus assommés de chiffres. Attention! Pas n'importe quels chiffres! Les chiffres du succès. Untel gagne 1000 000€, un autre naze a acheté sa baraque 200 millions d'€, les milliardaires russes claquent 10 000€ en une soirée à saint Trop' etc… Arrête, je vais gerber! Trop c'est trop! Evidemment, toutes ces "infos" passionnantes tournent ad libitum dans des émissions formidables comme "Capital", la bien nommée, dans lesquelles le luxe ostentatoire et vulgaire des nantis est donné en pâture aux pauvres gens tous les dimanches soirs gratos dans le poste, comme on jette des pièces jaunes en aumône à un clodo dans la rue. C'est facile de faire rêver les pauvres pour pas cher. Et ça rapporte. De l'audimat, de la pub. C'est tout bénef'! En plus, on va pouvoir leur refiler des merdes à acheter à ces cons qui se gavent du luxe des vedettes en descendant des Kros. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Le plus déprimant c'est que, subrepticement, cette obsession du pognon a gangréné presque tous les médias. Je me souviens d'une époque pas si lointaine où l'on parlait du travail d'un artiste, pas uniquement de ses revenus. Aujourd'hui, il faut donner des chiffres. Ce sont eux qui sont le mètre étalon de la qualité d'un spectacle, d'un livre ou d'un disque. Ça marche, donc c'est bien! Alors que tout le monde sait très bien que ça n'est pas vrai. Il faut arrêter avec cette idée démagogique que "le public a toujours raison". Non. Parfois, il a tort. Parfois le public, il aime et il bouffe de la merde. Et il en redemande. Parce qu'on la lui a bien emballée avec un bolduc autour, parce qu'on lui a fait un lavage de cerveau télévisuel, parce qu'à force de voir des trucs bidons à la télé il ne sait même plus où sont ses émotions. Et parce que beaucoup de gens ont des goûts de chiottes! </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Le public s'est souvent trompé. Les critiques aussi. On s'est moqué de Van Gogh, on a sifflé Gainsbourg, on a fait un procès à Baudelaire, on a emprisonné le marquis de Sade, on a enterré Mozart comme un chien. Ça ne les a pas empêchés d'être ou de devenir les plus grands. Et leurs contemporains pétés de tunes, eux, de sombrer dans l'oubli. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Mais que penser d'un monde, d'un système qui tourne autant autour des bénéfices immédiats? Qui vénère tant ceux qui réussissent. AEt qui réussissent à quoi? A s'en mettre plein les fouilles! "<i>Misère, misère</i>" comme chantait Coluche. Il paraîtrait qu'il y a un problème de valeurs? Affirmatif. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Avec ça, on essaye de nous convaincre qu'il faut trouver du talent à Jeff Koones qui règne en maître sur la médiocrité ambiante en se prenant pour un enfant de Warhol avec ses caniches moches. C'est pathétique. Ouvrons les yeux. Le roi est nu! Ou plutôt: le roi est nul! Et non avenu.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est effrayant de voir à quel point l'argent devient de plus en plus LE sujet. Pas l'émotion, ou l'intelligence ou la finesse, ou le culot, ou le courage. C'est qu'il y a plein d'autres valeurs qui vaudraient le coup qu'on en parle. Ben non. "Combien ça coute?", "Combien ça rapporte?". Là, oui. Le nombre de fois que des crétins décérébrés ont cliqué sur un site débile, le nombre de dollars que des milliardaires incultes sont prêts à débourser pour du vide, ça, ça les excite. Ça, ça les fait bander!. Des chiffres, des zéros. Un maximum de zéros. Plus il y a de zéros, mieux c'est! Des zéros, comme le niveau. Qui est bas. Et inversement proportionnel à leur QI. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">On se noie dans les chiffres. "<i>Drowning by numbers</i>", comme le titre du film de Peter Greenaway construit comme ces dessins pour enfants où l'image se révèle au fur et à mesure que ceux ci colorient des cases numérotées. Si ce n'est que la nôtre d'image, elle se délite gentiment…</p><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:Helvetica, serif;font-size:130%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:15px;"><br /></span></span></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-79103542301322430862010-08-25T00:43:00.000-07:002010-08-26T01:07:37.167-07:00Et putes, et soumises?<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbZSDcrX08Y_am4cFCRe9aOWbm8RIGWINAgm2L97F87TiVqaMSoT2BqiRa5AK6qjt0DCfyS8H39IOfuPd2cz-Ni9NEfjGFQktko3aIk_u9ni8vi773-UVzlvxaBrOgpl0VyCoGKJD0T52Z/s1600/BEATY:BOUCHE+N%26B.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 299px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbZSDcrX08Y_am4cFCRe9aOWbm8RIGWINAgm2L97F87TiVqaMSoT2BqiRa5AK6qjt0DCfyS8H39IOfuPd2cz-Ni9NEfjGFQktko3aIk_u9ni8vi773-UVzlvxaBrOgpl0VyCoGKJD0T52Z/s400/BEATY:BOUCHE+N%26B.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5509250415713162066" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica; min-height: 18.0px"><a href="http://www.youtube.com/watch?v=OoSkU9pkSoY"><br /></a></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><a href="http://www.youtube.com/watch?v=OoSkU9pkSoY">Guy Bedos</a>, feuilletant son "Lui" avait donc raison? Souvenez vous de son: "Salooooooopes! Ah la salooooooope! " </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Toutes des salopes?</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Que les chanteuses aiment la provoc, c'est pas nouveau. Que celle-ci soit sexuelle, par dessus le marché, OK. Je suis fan de <a href="http://www.youtube.com/watch?v=Np_Y740aReI">Madonna</a>, qui, avec un sens de la publicité et un talent toujours inégalé, a poussé pas mal de frontières dans le domaine, ses tenues ultra sex, ses seins phalliques en cône à la JPG, et ses patins à Britney Spears ou autres danseuses ayant, en leur temps, choqué le péquin moyen et beaucoup fait parler d'elle.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Mais là, on arrive un peu au bout du système, non?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est plus provocantes, qu'elles sont, nos chanteuses! C'est carrément hardeuses, qu'elles font! Et aujourd'hui, le roulage de patin lesbien est devenu le parcours obligatoire de la fille qui veut montrer qu'elle est achetement provocante et trop moderne! Et surtout qu'elle veut vendre des disques.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Lady Gaga, Rihanna, Shakira, Britney Spears et consoeurs poussent le bouchon chaque fois plus loin. Et v'la t y pas notre Christina Aguilera, qu'était si mignonne en petite jupe plissée qui s'y met! SM bling bling à tous les étages. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">A quatre pattes, avec des fouets, dans des scènes bondage, en string, à poil, à plumes…. Mimant la pipe, la baise, dans tous les sens… Roulant des pelles aux filles, simulant la sodomie... Madonna et Mylène Farmer précurseuses il y a un bout de temps, le faisaient avec un regard. Pour Madonna, souvent celui de Mondino, chic, moderne, raffiné et sensible. Et ultra référentiel. Les photographes hollywoodiens des années 30 et 40, <a href="http://himmelweg.blog.lemonde.fr/files/2008/03/pierre_molinier_self_portrait_188_77.1205158903.jpg">Molinier</a>, Guy Bourdin, Jean Harlow, Marlene Dietrich, Marilyn, Liliana Cavani et son "<i>Night Porter</i>"… </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Pour notre libertine Mylène, un Boutonnat, plus sadien mais tout aussi élégant et référentiel. Toujours, il y avait un point de vue, une intelligence. Un discours. Une pensée derrière le cul.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Là, non.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">N'est ni divin, ni marquis, qui veut.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Elles sont à quatre pattes, elles sont vulgaires, elles remuent du croupion et puis c'est tout!</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Des putes bling bling, c'est ça qu'il faut être pour vendre de la rondelle?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">C'est ça, les femmes modernes, libérées? C'est de ça dont on a envie pour nos filles, nos soeurs? Pour nous mêmes? Des images d'objets sexuels offerts, cheaps? Des stars de porno débiles comme référence?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Ben non. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">D'autant que les références au sado masochisme sont pléthores. Dans le clip de Rihanna avec la sublime Casta en guest gouine, ça s'attache et ça lorgne du côté du bondage et de la partouze en robe couture et dessous cuir.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Autant la talentueuse Maria Beatty s'attache (?!) à filmer un détail vestimentaire, un grain de peau, la tension entre deux femmes qui se désirent et s'aiment, autant dans ces clips sur-lookés ça sonne creux, et la débauche de moyens et de mise en scène masque mal ce que tout ça a de factice. On assiste impuissantes (?!) à des projets marketing qui, tout en surfant sur la surenchère porno, n'ont d'autre projet que de créer le fameux "buzz" tant recherché. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Rihanna, toujours elle, a aussi commis un duo, très réussi d'ailleurs avec Eminem, qui est tout sauf un enfant de choeur. On connait l'histoire de Rihanna, les violences conjugales qu'elle a subies. Les images qui nous "vendent" la chanson sont embarrassantes. Une maison brûle. OK. On finit par avoir l'habitude. Avec Casta aussi, ça cramait derrière. Une métaphore du feu qu'elle a au cul? Pourquoi pas. Si ça les amuse après tout, c'est leur droit le plus strict. Mais quand on passe au couple qui s'embrasse, s'aime, se rejette, avec une violence évidente, c'est un peu plus gênant. Dans la chanson Rihanna dit en substance "J'aime quand tu mens, j'aime comme ça fait mal". Hum. C'est pas très malin, darling. La prochaine fois que ton mec t'en collera une et qu'il te démolira ta jolie gueule, tu auras beau jeu d'aller te plaindre aux flics! Faudra pas que tu t'étonnes s'ils te reçoivent avec des sarcasmes, et t'estimer heureuse s'ils ne te sodomisent pas sur un coin de bureau pour t'apprendre à moins faire ta vicieuse. Pas super, cette glamourisation de la femme qui se fait cogner et qui aime ça. D'autant que si <a href="http://www.k-films.fr/video/sexualite/beatty.html">Maria Beatty</a> filme avec désir ses filles qui se lient d'autre chose que d'amitié, les films de bondage ou de fétichisme ne sont pas toujours aussi féministes. Il y a quelques semaines, après une soirée sixties, très "libération sexuelle", Arte nous a proposé "Bondage", film japonais de 1977 dans lequel un homme se livre à des scènes d'une violence inouïe sur ses femmes consentantes, nous dit en toutes lettres le dossier de presse. Consentantes? C'est lui qui le dit. Le film est d'une violence psychologique pénible. On y voit une pauvre femme amenée progressivement à accepter d'être torturée par son homme, et c'est de la peur qu'on lit dans ses yeux. Ni du désir, et encore moins du plaisir. C'est insoutenable. Ça ne fait pas envie. En tout cas, pas à moi. Et s'il y a de la jouissance, elle n'a pas l'air bien réciproque. On est loin de "L'empire des sens" chef d'oeuvre nippon également, autrement plus profond, plus étrange, plus érotique, et aussi peu champêtre. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Regarder un film érotique ou porno, c'est un choix. Chacun son truc (même s'il y a beaucoup à dire sur cette industrie macho et souvent avilissante pour les femmes). Mais en prendre les codes les plus vulgaires, les plus racoleurs et en faire des images de grande consommation, ça pose quelques problèmes. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Ça fait un peu "ET pute, ET soumise", non?</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"><br /></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica"></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Je repense avec émotion au baiser le plus long de l'histoire du cinéma (à l'époque, 1946) dans "<a href="http://dirtyharrysplace.com/wp-content/uploads/2008/06/notorious.jpg">Notorious</a>" d'Alfred Hitchcock. ( et dans Hitchcock, évidemment, il y a Hitch )On y voyait Ingrid Bergman e<span style="font: 14.0px Helvetica">t </span>Cary Grant s'embrasser en plan séquence et en gros plan pendant dix minutes, entrecoupant leurs baisers d'une conversation anodine sur le menu du diner, afin de détourner les lois de censure de l'ignoble code Hays. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 15.0px Helvetica">Et oui, c'était érotique.</p><div><br /></div><p></p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com5tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-79409092626411527302010-08-12T00:50:00.000-07:002010-12-03T05:32:02.945-08:00MADONNADOLLAR$<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW1DxAUqvHnL3Xsq0kpOd1qdzTAeYLw7gCAlR0hyphenhyphenbyJ_nHzEkR-IVkPiH_3XdUQaUvgb_9fl082Qzm2EC-33KjCH1uDCMlPtITBICtNG3oYIW3Okj8pBt62SKTsRKwV4VcWA50Cd23o0_2/s1600/MADONNA:BOXEUSE.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 323px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgW1DxAUqvHnL3Xsq0kpOd1qdzTAeYLw7gCAlR0hyphenhyphenbyJ_nHzEkR-IVkPiH_3XdUQaUvgb_9fl082Qzm2EC-33KjCH1uDCMlPtITBICtNG3oYIW3Okj8pBt62SKTsRKwV4VcWA50Cd23o0_2/s400/MADONNA:BOXEUSE.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5504428273487527346" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Autant annoncer la couleur. De l'argent. Je vais être cash. Madonna, je suis cliente! Avec elle, d'ailleurs, vaut mieux. Etre cash. Ou alors en avoir. Parce qu'elle n'aime rien tant que faire rentrer la maille, la kaballah girl! Les brouzouffes, le flouze, la tune, l'oseille, c'est sa came à la Madonnadollars…. A part s'envoyer en l'air, on est d'accord. Dans tous les cas, faut qu'ça rentre! Donc, moi, la Material Girl, j'achète! </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">D'abord, comme il se doit, j'achète ses disques, ses places de concert, parfois même un T shirt ou une affiche… Si, si, j'avoue, même au stand merchandising je craque*. Mais ce que j'achète le plus, c'est ELLE. Le personnage. <i>Bigger than life</i>. Enorme. L'ego. Personne ne lui arrive à la cheville rapport au narcissisme. Finalement, heureusement qu'elle a trouvé les gars de la kaballah pour la calmer, la Virgin. A ce niveau là de toutes façons, y' a que Dieu qui les calme, les pop stars. Autrement elles plongent dans l'alcool, ou les drogues. Ou l'<i>ice cream</i>. Comme Marlon Brando.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"> </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Dieu, ça va. C'est humain. A priori, c'est pas trop mauvais pour la santé. Et puis ça a l'air de lui réussir, donc, on ne va pas chipoter. Si ça peut lui faire plaisir de croire qu'il y a plus balaise qu'elle… C'est vrai. On ne peut pas que bosser, dans la vie. Faut se faire un peu plaisir aussi. Il faut rêver, que diable! Va donc pour la Kaballe, qui est dans son camp, et à son poignet sous la forme d'une cordelette rouge. Pour celle qui a réussi à la force du poignet, ça fait du sens.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Ainsi soit-elle. Depuis Mistinguett, Yvette Guilbert, Régine et Marlene Dietrich on n'avait pas vu une chanteuse qui chante aussi mal faire une carrière aussi démente. C'est ça qui me fascine. C'est sa voix. Comment avec un organe aussi limité elle a réussi à rafler tous ces prix, les MTV Awards, faire partie du Hall of Fame, exploser tous les records de vente d'albums, de vente de places de concert… sans débander! Et sans chanter! Incroyable! Et il y en a qui disent qu'elle n'a pas de talent? Mauvaises langues… C'est pas du talent ça?</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Elle n'a jamais lâché, et applique sans sourciller les devises américaines "<i>never take no for an answer</i>". Pourtant, elle en a pris des mandales. Après l'album "Erotica" et son bouquin "SEX", elle n'était pas en odeur de sainteté la Madonne. Plutôt du genre cramée. "Au revoir madame, vous vous êtes bien amusée, aux suivantes!" Eh bien non. Pas elle. Elle s'est accrochée, que c'est rien de l'dire! Une vraie teigne. Ou plutôt un vrai <i>cockroach, </i>comme elle se définit elle même dans une ITW en riant! Un cafard. Le new yorkais. Le gros, bien dodu qui fait partie intégrante de la vie dans la Grande Pomme. Ceux pour lesquels les américains ont inventé les <i>roach motels</i>. "<i>They check in, but they never check out</i>". C'est elle-même qui le dit: "Vous ne vous débarrasserez pas de moi comme ça!" On voit. Dans la maison Ciccone, y'a pas relâche. Jamais. Le succès est une drogue dure et elle n'a pas l'intention de décrocher, maman. Bien au contraire. Elle a même enfilé les gants de boxe. Comme les champions. Une vraie Million dollar baby. Une killeuse.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Marilyn, Warhol, Frida Kahlo, Jean Harlow, Guy Bourdin, Clint Eastwood, Man Ray, Molinier, etc, etc… Et Madonna pompait… pompait…. A sa manière. Au moins autant que les Shadocks. Mais là où les efforts des Shadocks semblaient bien inutiles, elle ça l'a menée là où elle voulait. Au top! </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Plus, toujours plus. Plus de gens dans les stades. Plus grands, les stades. Plus chères, les places. Elle s'est fait allumer au lance flammes pour son film "Filth & Wisdom"? On dit qu'elle est aussi nulle derrière que devant la caméra? Et pourtant elle tourne! Son nouveau film, "W.E.", elle le tourne même en partie en France. On l'a vue devant l'hôtel Meurice, à Saint Germain des Près, à Nice.... Mado, la niçoise?</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Vu le niveau où elle est, on se demande un peu ce qu'elle voudrait de plus? Eh bien juste la même chose, garçon! Et l'addition….</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><i>Undefeated</i>". Indéboulonnable. Insubmersible. Démente. Ivre de pouvoir. Shootée à l'adrénaline. Camée aux défis. Zy va Mado! <i>Express yourself, girl! "</i></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><i><br /></i></p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><i>* boutique référence à Paris: <a href="http://www.illogicall-music.fr/fr/artistes-internationnaux/madonna.html">Là</a>.</i></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"> </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica; min-height: 17.0px"><br /></p>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com12tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-68575685795964655202010-08-01T03:12:00.000-07:002010-08-08T01:28:55.541-07:00DON GIOVANNI, DERNIER TANGO<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHg83NlGyGUNWKhxVFgi1Lnf5JZcgFjBwblW4ZjQhjeIAGQVjRwYNjXhiZ6EG59wqVJxLnqOw2gE6aMo4lKIP5giW5LadyzsHq8o6n_VdHuDpQMbRjiW-Dq5d3blckVR_WaZVPNe6lSudN/s1600/Capture+d%E2%80%99%C3%A9cran+2010-08-01+%C3%A0+11.50.36.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 400px; height: 261px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgHg83NlGyGUNWKhxVFgi1Lnf5JZcgFjBwblW4ZjQhjeIAGQVjRwYNjXhiZ6EG59wqVJxLnqOw2gE6aMo4lKIP5giW5LadyzsHq8o6n_VdHuDpQMbRjiW-Dq5d3blckVR_WaZVPNe6lSudN/s400/Capture+d%E2%80%99%C3%A9cran+2010-08-01+%C3%A0+11.50.36.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5500384781665021890" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Il y a quelques semaines, un ami, et non des moindres, m'envoie un SMS. "Don Giovanni sublime sur Arte" J'obtempère. J'allume le poste. Premières images. Des costumes modernes. Des jeans, des petites robes… Mouais. Déjà vu. Peter Sellars a déjà bien fait la blague avec ses chanteurs qui picolaient et se shootaient sur scène. S'il suffisait de mettre les gens en costume d'aujourd'hui pour que ça soit intéressant, ça se saurait! Et puis, très vite, me voilà captée. Fascinée. Il se passe quelque chose d'incroyable dans mon écran. La partition de Don Giovanni, je la connais par coeur. C'est un opéra qui m'a accompagné toute mon enfance. Les scènes, les arias n'ont pas de secrets pour moi. Mais là, ce que je vois me scotche. Je découvre des scènes <i>jouées</i>. Chantées, certes, et magnifiquement, la musique est parfaite, les tempi sont justes… Mais ce qui se passe entre les personnages ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà vu.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Les chanteurs sont lookés. 80 à mort. Un Prince Rainier, une Marilyn punk, un Fonz tout droit sorti de "Happy days", des personnages avec téléphones portables. Et arrive Don Juan. Le cheveu blond, rare et filasse. Un pull en v sur un T shirt fatigué, comme lui. Un manteau couleur peau de chamois. Grand. La cinquantaine. Magnifique. Marlon Brando dans "Le dernier tango à Paris". Un sublime vieux beau. Sur sa gueule, sur son corps on lit les nuits blanches à faire l'amour, la lassitude de ces conquêtes trop faciles. C'est terrible d'être un Don Juan. C'est atroce d'être irrésistible. La séduction est une drogue dure, et une malédiction. Tout ça, Bo Skovus le porte sur lui. Il est fantastique. A ses côtés son complice Leporello, branché new wave à la mèche asymétrique qui l'accompagne et lui prépare ses "plans", génial. Dona Elvire, amante abandonnée, dont le désir pour lui est intact. Dona Anna, hystéro. </p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Les années 80 sont le cadre idéal pour ces fêtards en gueule de bois quotidienne, pour cette mise en scène de la soif de jouissance à tout prix, et du cynisme qui l'accompagne.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">La scène entre Don Juan et Zerline, la petite Marilyn sortie d'une photo de Norman Mailer, avec sa robe blanche en tulle et son regard paumé est inouïe. <i>Vorei e non vorei.</i> Il est censé la séduire, lui faire des avances. Et il ne fait rien. Las de la veille où il a sans doute séduit et baisé une autre, il reste écroulé sur sa chaise. Il sait déjà qu'il va la tomber. Que ça va être une proie facile. C'est qu'il en a fait craquer des plus coriaces! Pour tomber, elle tombe. C'est elle qui glisse de sa chaise, qui se traine à ses pieds, folle de désir. Il lui fait l'amour avec des mots. Don Juan, c'est un homme qui peut faire jouir une femme rien qu'en lui parlant. Il a ce talent diabolique. Sans lever le petit doigt.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">C'est absolument extraordinaire. Quelle direction d'acteurs prodigieuse. Pendant l'entracte on nous montre le travail de répétitions. Tcherniakov, maniaque, fait refaire chaque geste jusqu'à ce qu'il soit parfait, habité de la bonne intention. Il donne du sens à chaque moment. Il a raison. Le diable est dans les détails. Il n'y a pas de petite chose. Le moindre geste faux peut tuer une scène. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Puis Don Giovanni/Brando devient le chef d'orchestre pathétique de cette fête qui va mal tourner. Du plateau, il dirige l'orchestre dans la fosse avec un couteau et une fourchette, comme un invité bourré à un banquet. Il boit du whisky au goulot, trash, destroy, <i>no future</i>, de plus en plus paumé. Junky à l'amour, accro à la séduction, addict au cul. La fuite en avant. Il tourne tout seul dans le salon désert, ivre de lui même, totalement désespéré, s'assoit par terre avec Leporello, et on revoit Brando dans cet appartement parisien vide du film de Bertolucci, hagard, défait, soliloquant, sachant que la mort est derrière la porte.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Enfin, la crise cardiaque le terrasse. Il tombe. C'est la curée. La haine des autres personnages est palpable. Les femmes ont encore quelques élans de désir, mais un séducteur à terre provoque un rejet violent. Il a joué avec le feu (le feu au cul? les flammes de l'enfer?) qu'il crève! Il a transgressé les codes sociaux, amoureux? Qu'il crève! Il s'est joué de la morale? Qu'il crève!</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Tcherniakov a réussi un exploit. Nous faire entendre le sens de chaque scène, de chaque aria. Nous rendre proche, vivante cette histoire. Nous embarquer dans la tragédie du personnage. Nous rendre Don Giovanni présent. Loin des discours prétentieux et abscons de certains "faiseurs en scène" qui prétendent moderniser les oeuvres et ne réussissent qu'à les vider de leur substance, Tcherniakov par sa direction d'acteurs au scalpel, complètement habitée, nous fait pénétrer véritablement dans l'essence du don juanisme.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Un très grand moment. Inoubliable. Dirigé sur des instruments anciens avec émotion, justesse et SANS partition par Louis Langrée. Quand l'art est beau, intelligent et profond comme ça, ça redonne confiance en l'humanité. Rien que ça. <a href="http://liveweb.arte.tv/fr/video/Don_Giovanni_au_festival_d_Aix-en-Provence/">Là.</a></p><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" style="font-family:Helvetica, serif;font-size:130%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:14px;"><br /></span></span></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2844344741114674583.post-72957282092512611882010-07-29T22:37:00.000-07:002010-08-06T03:55:43.635-07:00SHIRLEY, le retour<a onblur="try {parent.deselectBloggerImageGracefully();} catch(e) {}" href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLSPk4agk7SUlYTMFweflI6__Br5l-_onsR4mEB38y6NGEUz3rtDPEh1OisXVb5Wd_yIFufjxtKnqY5fmKjUF_lp6t8QdgZY0P0_-tNMmx1gmP_KHBkHXSCIBH1dq9iN34iKRVebtbdhw/s1600/SHIRLEY+:TROKA.png"><img style="display:block; margin:0px auto 10px; text-align:center;cursor:pointer; cursor:hand;width: 282px; height: 400px;" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLSPk4agk7SUlYTMFweflI6__Br5l-_onsR4mEB38y6NGEUz3rtDPEh1OisXVb5Wd_yIFufjxtKnqY5fmKjUF_lp6t8QdgZY0P0_-tNMmx1gmP_KHBkHXSCIBH1dq9iN34iKRVebtbdhw/s400/SHIRLEY+:TROKA.png" border="0" alt="" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5499569578368861762" /></a><br /><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 12.0px Helvetica; min-height: 14.0px"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Entre Shirley et moi, c'est une longue histoire. Je précise tout de go qu'il ne s'agit pas de la Shirley des désopilants "Shirley et Dino". Je vous cause ici de Shirley Goldfarb dont les carnets édités par son mari Gregory Masurovsky, disparu il y a tout juste un an, dans la collection Quai Voltaire sous le titre "Carnets Montparnasse" me sont tombés dans les mains il y a une quinzaine d'années. Ça a été le coup de foudre. Un véritable choc. Le texte, dur, précis, obsessionnel, cruel, drôle, pathétique aussi me faisait pénétrer dans les pensées de cette femme que j'avais côtoyé pendant des années à la fin des années 70. Au club 7, au Palace, au Flore, à la Coupole. Les endroits à la mode où je sortais tous les soirs. J'avais seize ans. Elle en avait 45. C'étaient ses dix dernières années. Pour moi, les dix premières de ma vie parisienne qui allait être mouvementée. Bette Davis disait dans "All about Eve" "Fasten your seat belts, it's going to be a bumby evening". J'en ai vécu des "bumpy evenings"… Sans ceinture de sécurité... Mais c'est une autre histoire…</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Revenons à Shirley. Je la côtoyais aussi à la galerie de mon père puisque Gregory, son mari qui était artiste aussi, et non des moindres, avait pour marchand Albert Loeb, mon père. Flanquée de Gregory et de sa chienne Sardi, perchée sur ses chaussures compensées, toujours habillée de noir, des grands cils dessinés autour des yeux, ses longs cheveux raides encadrant ce qui ressemblait à de la morgue, elle toisait le "Tout Paris" du haut de son mètre cinquante cinq. Elle m'impressionnait. Elle était toujours là. A toutes les fêtes. A tous les événements mondains. Je me souviens de la légère condescendance ou des railleries dont elle était l'objet. Et pour cause. Elle était artiste-peintre, et elle ne vendait pas, ou en tous cas, pas beaucoup. Péché suprême dans ces années 80 où l'argent coulait à flot, elle était fauchée. Navigant dans la jet set des années 70, échangeant des "bons mots" avec Andy Warhol, Karl Lagerfeld, Francis Bacon, David Hockney ou Loulou de la Falaise, elle transformait en dandysme la dureté de sa vie, se nourrissait aux cocktails et aux vernissages, s'auto-proclamant "pique assiette professionnelle".</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Lorsque Gregory Masurovsky m'a confié le texte des "Carnets", le choc a été d'autant plus grand que je me souvenais de quelqu'un de mondain, parfois cinglant, souvent solitaire. Je n'imaginais pas ce que ce "maquillage de guerre" comme elle disait, cachait comme souffrance, comme espoirs déçus. Comme tendresse aussi. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">"Les Carnets" m'est arrivé dans les mains quelques années après ce tube qui avait fait voler en éclat tellement de choses dans ma vie. Entre autres, ma place d'artiste. Je me suis retrouvée à chaque page, à chaque ligne de ce texte où il est question de solitude, d'illuminations devant la beauté de la nature, de visions d'artiste, mais aussi de sentiment d'échec, de la souffrance à ne pas être reconnu, et de la difficulté à trouver sa place dans le monde.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">J'ai d'abord voulu le jouer, moi, ce texte. Puis, m'apercevant que ça serait compliqué de faire la passerelle entre mon tube, apparemment léger, et ce texte de toute évidence noir (elle raconte dans la deuxième moitié du texte le cancer qui va avoir raison d'elle avec une lucidité, un courage et un humour noir saisissants), j'ai finalement eu l'idée de le confier à Judith Magre, que je croisais régulièrement aux premières de Michel Hermon que j'ai souvent mis en scène. Evidemment, c'était LA bonne idée. Ce que j'ignorais, c'est qu'une des personnes les plus proches de Judith était Anny Taourel, productrice, et qu'elle aussi aurait un véritable coup de coeur pour ce texte. Ça a été un vrai travail à trois, dans une confiance et un respect assez exceptionnels. Judith extraordinaire, Anny très présente. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Pour Judith ça a été un moment très particulier de sa carrière. Il y a des rôles qui vous marquent à vie. On sait toutes les trois que "Shirley" restera un des très grands moments de la grande Magre! Un Molière a d'ailleurs couronné son interprétation magistrale.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Lors des dernières représentations au théâtre la Bruyère, une femme m'a approchée pour reprendre le texte en Belgique. Lucienne Troka. Ça m'a beaucoup intéressée de voir quel relief le texte prendrait avec un autre corps, une autre voix.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Avec Lucienne, on a fait un travail assez différent d'avec Judith. On s'est d'avantage rapproché de l'aspect physique de la vraie Shirley, et Lucienne y a mis toute son énergie, son talent et son désespoir. A tel point qu'à la première, à Liège, j'ai cru voir un fantôme.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">Lucienne, "une Rocky femelle", comme se qualifiait elle même Shirley Goldfard, a souhaité reprendre ce travail pour quelques représentations.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">C'est à nouveau un bonheur d'entendre ce texte qui me hante depuis plus de dix ans. En effet, peu de jours passent où je ne sois traversée par une de ses phrases.</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; text-align: justify; font: 14.0px Helvetica">J'aime Shirley. J'aime cette quête de l'essentiel, cette obstination à être soi même, envers et contre tous. J'aime cette lucidité d'écorchée. </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px Times"><span style="font: 14.0px Helvetica">Shirley disait "Mon Max Jacob du jour: "Aimer les mots. Aimer un mot,</span> le répéter, s'en gargariser. Comme un peintre aime une ligne, une forme, une couleur." </p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px Times">Très important."</p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px Times">J'aime les mots. J'aime SES mots. Les revoilà. Crus. Poignants. Noirs, comme son maquillage et ses pulls YSL.</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 16.0px Times"><br /></p> <p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 14.0px Times">les 9 et 10 août au festival de théâtre de Spa (Belgique)</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 14.0px Times">les lundis à partir du 13 septembre à 19h à l'Espace Saint Honoré 62 rue Saint Honoré 75001 Paris</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 14.0px Times"><span class="Apple-tab-span" style="white-space:pre"> </span> métro Louvre Rivoli</p><p style="margin: 0.0px 0.0px 0.0px 0.0px; font: 14.0px Times"> réservations: 09 64 44 95 18 tarif: 9€ et 7€</p><div><span class="Apple-style-span" style="font-family:Times, serif;font-size:130%;"><span class="Apple-style-span" style="font-size:14px;"><br /></span></span></div>photos profil: Sabine Villiardhttp://www.blogger.com/profile/15467664999017556048noreply@blogger.com2