www.carolineloeb.fr

Ma photo
http://www.mistinguettmadonnaetmoi.com/ et "CRIME PARFAIT",l'album en magasin!!

lundi 1 mars 2010

Michaël Lonsdale et moi!


J'ai de la chance. Je viens de passer 24h avec Michaël Lonsdale. Pour les besoins d'un moyen métrage pour France 2. C'est pas tous les jours qu'on rencontre un homme qui a joué sous la direction de Samuel Beckett, Luis Bunuel, Marguerite Duras, Orson Welles, François Truffaut et Joseph Losey. Entre autres.


On est vendredi. Direction Strasbourg où nous allons tourner une scène ensemble. Strasbourg, la ville d'où viennent les Loeb. Dans le train, cette grande carcasse au regard doux et au phrasé inimitable me parle de ses liens et de ses souvenirs avec ma famille. Il a bien connu mon grand père, Pierre Loeb, le grand marchand de tableaux, ami de Breton, Picasso, Breton, Artaud et bien d'autres. "Le plus grand marchand", dixit Lonsdale. De sa fille, ma tante Florence, de son premier mari Romain Weingarten et de leurs filles, dont Isabelle, l'égérie de Guy Bourdin et Sarah Moon dans les années 70. Dans le film, on va tourner une scène avec un faux Dali. Un peintre qu'il n'aime pas. Moi non plus. On évoque le personnage délirant et ses provocations, génial auto publicitaire. Il se souvient de lui clown pathétique marchant rue des Beaux Arts. Je me souviens que Gainsbourg s'est inspiré de la phrase de Dali "Picasso est espagnol. Moi aussi. Picasso est un génie. Moi aussi. Picasso est communiste. Moi non plus." pour son chef d'oeuvre "Je t'aime moi non plus"

D'une malice et d'une fraîcheur intactes, Lonsdale évoque Beckett, avec lequel il a créé trois de ses pièces. Les silences légendaires de Beckett.


Samedi. "Silence. On tourne!" J'aime retrouver les plateaux de cinéma. C'est amusant, léger. Pas foulant. Je repense à Mastroianni qui disait "C'est très facile de faire l'acteur. On vient vous chercher chez vous, on s'occupe de vous, on vous dorlotte. On fait l'amour à de belles femmes" Et, provocateur, il ajoutait "Parfois c'est même la femme du producteur!"… Effectivement, je me sens plus proche du beau Marcello et de Depardieu dans leur approche élégante et pleine d'auto-dérision du métier que de ces acteurs qui se répandent avec complaisance sur leurs souffrances! Un peu de pudeur s'il vous plaît! Les plateaux de cinéma, c'est pas les mines de sel, non plus. On est d'accord que le plus difficile dans ce métier, c'est de ne pas le faire.

Lonsdale est élégant. Juste ce qu'il faut de distance. Il est absolument présent, et son oeil qui frise avec malice nous dit qu'il n'est pas dupe. Tout ça est bien "du cinéma"!


Au déjeuner, entre les prises, il me parle de Claude Régy. "La mort. La peur. La mort. La peur. La mort. La peur" (sic) Ça le rase. Effectivement, on ne peut pas dire que ça fasse envie.

Une chose est certaine, c'est que Lonsdale, lui est dans la vie et dans la joie.


Pour preuve, il fait une nouvelle exposition de ses toiles au 33 de la rue Guénégaud dés jeudi. Je ne sais pas vous, mais moi, j'irais faire un tour au vernissage!


2 commentaires:

  1. ah mais c'est un plaisir de te retrouver ici , belle bloggueuse masquée et en compagnie de lonsdale ! y'a pire , c'est certain , mais y a difficilement mieux !
    je t'embrasse

    RépondreSupprimer
  2. Bien sûr c'est pas la mine. Mais parfois la plus grande élégance de ces grands acteur est de nier la souffrance occasionnée par ce travail. Il est des acteurs tellement engagés dans leur art que, oui, la souffrance est de la partie. Jouer avec Régy par exemple (et là on parle de théâtre, un lieu où on souffre en effet plus volontiers qu'au cinéma) est une expérience loin de la facilité.
    Quoiqu'il en soit, quelle chance que ces heures avec Michael Lonsdale, il est un de mes modèles

    RépondreSupprimer