Maria Schneider est morte. C'est le cancer qui l'a pris sous son bras. Si Marcia Baila, Maria, elle ne danse plus. De toute façon, dansante, elle ne l'a pas vraiment été, sa vie. Plutôt douloureuse, celle de cette beauté sauvage et insolente du début des années 70. Déjà, elle n'est pas reconnue par son père qui lui, est connu. Bonjour le départ dans la vie. Puis, après quelques balbutiements dans le cinéma, et grâce, ou à cause de l'intérêt que lui porte BB, Brigitte Bardot, c'est dans l'oeil de BB, l'autre, Bernardo Bertolucci qu'elle tape. "Le dernier tango à Paris", avec Brando, un homme nommé désir. Impossible d'arriver plus haut plus vite. Début, 70, l'époque est à la transgression et à la libération sexuelle. "Passe moi le beurre". Scène culte s'il en fut. "Passe moi le beurre" que je t'encule et que je te flingue ta vie. On apprend, avec sa mort, qu'il aurait aimé lui demander pardon, BB. Ah oui? De quoi? De l'avoir violée avec sa caméra et son acteur devant le monde entier? Il ne pouvait pas faire son mea culpa avant, Bernardo? Comme celui de Zorro, muet qu'il était? C'était si difficile que ça de l'ouvrir et de lui demander pardon de son vivant? Maria Schneider a dit, avec pudeur, que dans la scène, c'étaient ses vraies larmes. A lire les regrets de Bertolucci devant son cadavre, on en a froid dans le dos. Si les larmes étaient vraies, qu'est-ce qui était donc simulé dans cette scène de viol? Ils se sont amusés à quoi le grand acteur et son réalisateur libertaire? A sodomiser une jeune fille de 19 ans devant une équipe de cinéma, puis à la jeter en pâture au monde entier? Sans jamais être inquiétés? Ça, c'est des artistes! Ça, c'est des mecs! Bertolucci, il a fallu qu'il attende qu'elle crève après une vie saccagée par cette scène pour faire des excuses? ! C'est un peu fastoche, non? On lit partout sa descente aux enfers, à la belle Maria, malgré le magnifique film d'Antonioni avec Nicholson. Qu'elle a pris de la coke, de l'héro, qu'elle a été en taule, en HP et qu'elle s'est beaucoup perdue. C'est étonnant comme les symptômes qui suivent un viol sont invariablement les mêmes. Drogue, alcool. Parfois prostitution. En tout cas, ce qui est certain c'est que les filles, et les types (c'est plus rare), sont dépossédés à jamais de leur corps. Un viol, ça laisse des traces indélébiles. S'il y a prescription pour les violeurs, il n'y a pas prescription pour les violées. Les séquelles, c'est à vie, qu'elles/ils se les trimballent.
D'aucuns diront, que c'était chouette, cette période de libération sexuelle! Que c'était le bon temps. L'époque pré sida et tout ça. Mais il n'y a pas que le sida qui fait des morts. Sous couvert de libération sexuelle, des gens super libérés ont commis des crimes.
J'entends déjà ceux qui trouvent toujours suspecte une femme qui dit qu'elle a été violée :"Elle l'a bien voulu. Personne ne l'a obligée à le faire, ce film!" Certes. Mais personne ne lui avait dit qu'elle allait l'avoir dans le cul non plus!
Ils sont beaux à se damner, M & M, Maria et Marlon. Leur couple crève l'écran. Mais si c'est Brando qui crève dans le film, c'est elle qui est sacrifiée dans la vraie vie et son personnage de Jeanne la crame à jamais. Et si dans la fameuse scène, Brando met du beurre, Betolucci, c'est bien à sec qu'il l'a enculée. Et en Technicolor avec ça!
Il a bon dos, le cancer.
Elle me manquera... je me souviens qu'elle etait partie en Italie, je crois, parce qu'elle etait tombee amoureuse d'une femme qui languissait en prison la-bas....
RépondreSupprimerenfin, merci pour ce texte. Comme d'habitude, tu y vas sec... pour Maria, c'est tout a fait juste et comprehensible.
a plus,
Marc
je viens juste de l'apprendre aujourd'hui, en achetant un livre sur le cinéma " les meilleurs films des années 70" et paf je tombe sur "le dernier tango à Paris",je dis à un collègue que ce film, je n'en ai jamais vu le bout...trois tentatives pour le visionner!!!! et voilà que je m'endors au bout de 30 minutes à peine ...il n'y a pas de hasard....je ne devais pas voir cette affreuse scène...cette actrice au visage inoubliable, mélange de pureté et de tristesse dans le regard, qui à vraiment eue une vie de merde......comme tant d'autres finalement dont le destin s'acharne à faire payer plus que ce qu'ils ne peuvent.
RépondreSupprimerJE T'AIME MARIA ET JE T'ESTIME . QUELLE FORCE , QUEL COURAGE , QUELLE DIGNITE ... TON CORPS EST LE TIEN , ET TON AME EST PURE !!!
RépondreSupprimerUNE AMIE
Bravo! Je ne savais pas tout cela. C'est peut-être pourquoi j'ai toujours détesté ce film d'où j'aurais voulu que sortent Maria Schneider et Jean-Pierre Léaud que j'aime.
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