Je suis en train de dévorer le nouveau livre de Lionel Duroy. "Le chagrin". Sans la pitié. Magnifique. Poignant. Passionnant. Il y dissèque son enfance et sa famille. Au scalpel. Il y a du Mars de Fritz Zorn. Cette rage. Ce désespoir. Cette révolte contre les hypocrisies petites bourgeoises assassines. Je pense au Kertesz de "Naître sans destin". Cette écriture qui restitue l'horreur vécue au jour le jour, avec la naïveté et la candeur d'un enfant. Et puis Ozu. Comme Ozu filmait à hauteur de tatami, Duroy écrit, décrit à hauteur d'enfant. Comme Ozu qui, nous racontant l'histoire d'une famille dans un petit village d'une toute petite île du Japon dans les années 50, à priori incroyablement loin de nous, nous touchait dans ce que nous avions de plus intime, Duroy, le troisème d'une famille de dix enfants dont les parents sont catholiques pratiquants, antisémites, racistes et d'extrême droite nous parle de nous.
Son regard ne cille pas. Il la regarde en face son histoire, particulière unique, tragique, et ça nous passionne. Lui qui a été élevé (?!) au milieu de ses neuf frères et soeurs dans des conditions de plus en plus précaires et hallucinantes/hallucinées, nous bouleverse.
C'est que, s'il scrute ses photos de famille à la loupe, obsessionnel, y cherchant la vérité qui elle, cherche à lui échapper, s'il nous restitue ses souvenirs, il révèle que ses trous de mémoire sont tout aussi signifiants.
Ce livre qui le libère nous libère aussi, par la même occasion. Oui, c'est possible de dire. C'est possible d'assumer sa parole, aussi cruelle soit elle. Ça fait du bien, et pas qu'à soi. Ce miroir qu'est la littérature nous permet de nous regarder en face avec courage. Sans faux semblants. En se foutant du "qu'en dira t on".
C'est un livre vital. Pas une autofiction inutile et narcissique de plus. Pas une nième histoire de cul germanopratine qui part en couille dont on se contrefout. Il écrit pour survivre à son histoire. Pour se réconcilier avec sa vie. Pour être un homme. Pour ne plus être "leur" enfant. Pour ne plus subir. Pour ne plus être l'obscur objet de "leur" désir. Pour trouver sa propre lumière. La fabriquer avec des mots. Les siens. Oser la lucidité. Rien ne rend plus fou que de vivre dans les mensonges sociaux, empêtré de bons sentiments bidons et mortifères.
Je lis ce livre au moment où moi aussi, j'écris. C'est très fort.
Je reconnais la souffrance. Je reconnais la lucidité. Ça fait du bien. On se sent moins seul(e). C'est à ça que ça sert, l'art non? Pas que. Mais aussi.
Merci Lionel Duroy. Votre "chagrin" nous/me fait du bien.
Et puis j'ai adoré sa conclusion dans une interview: "J'écris, et puis je les emmerde!" CQFD!
VIOLENCES+VOL :
RépondreSupprimerCeci est une tentative de gros scandale public bien gênant et qui limite étonnement les pressions qu'on peut subir, tant j'ai dû mal à trouver un avocat malgré mes efforts, afin de régler ce problème de non respect de mes droits les plus élémentaires, ce que je le conseille à chacun qui peut avoir des ennuis avec ce gros connard de sarkozy ou sa clique de clowns de flics minables des renseignements : je suis donc en train de régler un petit problème du genre détail avec cette grosse tache de si peu président de la république Française, en lui envoyant un avocat - difficile à trouver pour un simple citoyen mais on insiste - pour mises sous surveillance illégales, lynchage numérique inspiré de bonnes vieilles méthodes qui ne déplairaient pas au ku klux klan, lynchage qui n'a mobilisé personne sur le web ou dans la presse, actes de violence et pressions à mon égard et plagiat, par une grosse pétasse, vulgaire et ridicule et qui passe à la télé, ” comme si de rien n'était ”, de mes petits textes web.
Quant a sarkozy, s'il n'aime pas le web, et s'il n'aime pas la rue qui sait, la preuve, très bien se défendre, qu'il la quitte !
PS- Bien évidemment, s'il s'agit de calomnies, et qu'en plus on trouve désagréable de se faire insulter, il ne faut surtout pas hésiter à porter plainte en retour. BLOG ETC - nina