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mardi 27 avril 2010

ZE WIZARD OF OZ



En cherchant un film à aller voir, v'la t y pas que je tombe sur… "Le Magicien d'Oz" en VF, le matin, pour les mômes..


Waoooooooouu! Pour paraphraser Marcel Proust "Quelle madeleine!" C'est toute mon enfance américaine qui resurgit. Oui, parce qu'il se trouve que j'ai eu une enfance new yorkaise, et qu'aux USA, "The wizard of Oz" c'est comme "La grande vadrouille", ça passe tous les Noëls à la télé.


C'est bien simple, "The wizard of Oz" d'après le livre de L Franck Baum (1939), c'est un des fondements de la culture américaine. Pas un américain qui ne connaisse le film par coeur et les citations des répliques cultes sont nombreuses dans le cinéma made in USA de "The Adam's famille" à "Zardoz" en passant par "Avatar". Il y a eu une émission de télé baptisée "The yellow brick road", une comédie musicale autour du personnage de la méchante sorcière "Wicked", un ravissant petit livre illustré à la japonaise "The zen of Oz" qui met en avant le côté taoïste de l'histoire: tout est dans le chemin, le tao. cf "the yellow brick road" (le chemin de briques jaunes), une chanson d'Elton John "Good bye yellow brick road".

Il y a même eu une analyse politique du film ( ). C'est vous dire le monument.


Et last but ont least, le drapeau multicolore des gays vient directement de "over the rainbow", LA chanson phare de Judy Garland. En effet, la première gay pride à Stonewall a eu lieu le soir de la mort de la grande Judy, une icône gay s'il en fut, et c'est en souvenir d'elle que les gays de la fin des années 60 choisirent l'arc en ciel comme emblème de leur combat!


Produit par le grand Magicien de la MGM, Louis B Meyer qui tous les matins interpellait Judy Garland avec des "comment va ma petite bossue aujourd'hui?" (sympa!), réalisé avec panache par Victor Flemming, le film est un bijou de poésie, d'invention, de drôlerie. Les histoires autour du tournage sont nombreuses. Il y en a une que j'aime particulièrement. Une des grandes chansons du film est "Ding! dong! The witch si dead" chantée par les Munchkins, joués par les nains et les lilliputiens du studio. Ils tournent la scène, puis au rushs, l'équipe stupéfaite découvre que les acteurs touti rikiki avaient fait une blague maousse costo! Ils avaient chanté "Ding! Dong! The BITCH si dead!". (Je traduis: the witch: la sorcière/ the bitch: la salope) Obligés de retourner la scène…..


Ce film pour enfants où les personnages rêvent d'un monde idéal qui n'existe pas et découvrent que ce qu'ils trouvent au bout du chemin, ils l'avaient déjà en eux est un chef d'oeuvre de bout en bout.

Judy Garland tournait déjà beaucoup de films, mais c'est son rôle de Dorothy avec son petit chien Toto qui va en faire une idole absolue.


A ses côtés, trois personnages: l'épouvantail, l'homme de fer et…. un certain lion chochotte joué par le merveilleux Bert Lahr.

Avec The cowardly lion, le lion peureux et un peu efféminé au ravissant petit noeud rouge dans la crinière, Bert Lahr devient une star aux Etats Unis. Quand on a été élevé, comme moi, aux USA on a adoré Burt Lahr. Il nous a fait hurler de rire dans son costume trop grand en feutrine pourrie de roi de la forêt qui se mouche dans sa queue en peluche. Puis quelques années plus tard, quand il faisait de la pub pour les chips Lay's avec sa tronche inimitable. Quelle bouille! Quel génie comique! Quel acteur!

Ce rôle dans "the Wizard of Oz" a été la chance de sa vie. Et son drame. Comme il l'a dit plus tard dans ses interviews. "I was typecast as a lion, and there aren't all that many parts for lions." Je traduis. "J'étais devenu le lion idéal. Sauf qu'il n'y a pas beaucoup de rôles pour un lion." Une façon élégante de dire qu'il n'a quasiment plus travaillé après ce Cowardly lion qui l'a révélé au grand public.

Terrible. Cruel. Injuste. Pourtant, il a été remarqué dans le rôle d'Estragon dans la création de "En attendant Godot" à New York. Mais le rôle du lion l'a tué. Le public, comme les réalisateurs, ou les directeurs de casting n'ont plus vu QUE The cowardly lion. Il avait été tellement drôle, tellement unique, qu'on ne lui a plus jamais parlé que de ça. A vie. A mort.


Comme quoi, cristalliser trop fort quelque chose de très particulier peut être fatal à une carrière. Et si tous les personnages du film trouvent ce qu'ils cherchent, ce qu'ils avaient en eux depuis le début (Dorothy, qu'elle pouvait rentrer chez elle, au Kansas quand elle voulait; l'épouvantail, qu'il avait bel et bien un cerveau, l'homme de fer, un coeur, et le lion du courage) dans "la vraie vie" le Lion lui, ne trouvera que la terrible traversée du désert à l'issue de sa grande vadrouille dans le monde merveilleux de OZ.


Et du courage, il lui en faudra pour supporter d'être réduit à vie à ce rôle désopilant. Avant de passer de l'autre côté de l'arc en ciel, somewhere over the rainbow, après une vie bien douloureuse…





2 commentaires:

  1. Merci Caroline, de décrypter ainsi cette œuvre que personnellement, je ne connais que de nom.

    Frédéric.
    http://www.art-et-litterature.com/

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  2. Ah comment ne pas pleurer en voyant ce film alors que l’on en a été nourri pendant son enfance… c’était à Vérone fin 90... Tout allait mal… j’étais dans ce bel hotel près de la piazza Herbe… je devais retrouver Paris le lendemain et les nouvelles n’étaient pas bonnes… sur le petit écran de l’hotel… Dorothy, The Tinman, The Scarcrow et le magnifique Cowadly lion dansaient sur la route de brique jaunes en chantant… en italien… j’ai pleuré comme un gosse… Oui comme tu l’écris avec justesse Caroline cette route est une route initiatique… un chemin vers la sagesse… nous portons en nous la réponse à nos désirs… encore faut-il apprendre à le voir… En regardant à nouveau ce magnifique et rafraichissant film cette année, j’ai réussi à contenir mes larmes… les choses vont mieux depuis Vérone… mais cette dernière scène où Dorothy prononce en boucle les mots magiques pour accéder à son désir; « there’s nowhere like home… there nowhere like home… » m’a, comme toujours, bouleversé… et j’ai compris que ce que j’entendais, et qui me transperçait, c’était; « there’s nowhere like childhood… »… il n’y a pas de retour possible pour nous vers ce pays enchanté de l’enfance… mais ça, je te l’ai déjà dit… vers l’infini et au-delà! Ouais!

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